Christine de Pisan

Christine de Pisan

samedi 22 octobre 2011

5 novembre : Non aux violences sexistes et homophobes



http://scraprecupassion.canalblog.com/archives/2011/10/08/22273219.html


Le 5 novembre, manifestation contre les violences : nous y appelons et nous rappelons ce cas de violence contre deux femmes, tabassées pour s'être embrassées ...

Violences contre les femmes : c'est encore possible et c'est inacceptable !

Le Planning Familial appelle à la manifestation nationale de lutte contre les violences faites aux femmes le 5 novembre 2011 à 14h30 à Bastille (Paris)

17/10/2011

Un « fameux » matin de mai, nous avons vu éclater les vieux réflexes machistes et de solidarité de classe. Nous avons entendu à tous les niveaux de la société un discours de méfiance et de déni, une remise en cause publique et médiatisée de la parole des femmes victimes de violences, de harcèlement, d’agressions sexuelles.

Cet évènement et ses suites nous ont renvoyé en pleine figure l’image d’une société française que nous pensions d’un autre temps : 40 ans après le début du mouvement féministe, un an après le vote de la dernière loi sur les violences en France, il est toujours aussi difficile d’entendre la parole des femmes, de la respecter.

Comment peuvent-elles avoir confiance en une justice trop souvent sexiste et de classe ?

Qu’allons-nous dire aux femmes dans nos accueils, nos écoutes, nos groupes de paroles, quant à leurs droits et à la reconnaissance politique et sociale des violences qu’elles subissent, quand les acquis sont fragiles et sans cesse menacés ?

Pour le Planning Familial il n’y aura pas d’égalité réelle sans lutte efficace contre les violences. Manifestement, la loi ne suffit pas. Il faut aller plus loin.

A travers toutes ses actions, et notamment dans ses animations auprès des jeunes Le Planning Familial continuera d’agir sur le terrain contre le sexisme sous toutes ses formes et pour une société égalitaire.

Le Planning Familial appelle donc à rejoindre la manifestation nationale du 5 novembre à 14h30 à Paris - Bastille


Deux femmes tabassées à Reims : quelques mois de prison pour les lâches coupables ...

http://reloaded.e-llico.com/depeche.htm?articleID=27395

Charleville-Mézières

Deux lesbiennes agressées en centre-ville

Deux jeunes filles d'une vingtaine d'années qui s'embrassaient ont été agressées le 15 octobre dernier dans le centre-ville de Charleville-Mézières.

Les deux jeunes lesbiennes ont molestées puis frappées avec une rare violence par deux individus, selon un témoin. Elles comptent porter plainte.

Plusieurs témoins ont été entendus et une enquête a été ouverte afin d'identifier et interpeller les agresseurs.

Mis en ligne le 18/10/2011

Charleville-Mézières

Kiss-in de soutien au couple lesbien agressé

Trois associations de LGBT de Reims appellent à un kis-in samedi 22 octobre, en soutien au couple lesbien agressé à Charleville-Mézières samedi dernier.

La manifestation a lieu à 16 heures place Ducale, sur le lieu même de l’agression.

Deux jeunes filles d'une vingtaine d'années qui s'embrassaient ont été agressées le 15 octobre dans le centre-ville de Charleville-Mézières.

Les deux jeunes lesbiennes ont molestées puis frappées avec une rare violence par deux individus, selon un témoin.

Plusieurs témoins ont été entendus et une enquête a été ouverte afin d'identifier et interpeller les agresseurs.

Mis en ligne le 18/10/2011

http://reloaded.e-llico.com/article.htm?articleID=27421

Charleville-Mézières

Prison ferme pour les auteurs de l'agression anti-lesbiennes

Deux hommes âgés de 19 et 20 ans, qui avaient insulté et frappé deux lycéennes parce qu'elle s'embrassaient en public le 15 octobre dans le centre de Charleville-Mézières, ont été condamnés jeudi à 12 et 5 mois de prison ferme.

L'auteur des insultes homophobes et des coups les plus violents a été condamné par le tribunal correctionnel de Charleville-Mézières à deux ans prison dont un ferme et incarcéré à l'issue de l'audience.

Le second accusé, poursuivi pour des faits de violences en réunion, a pour sa part écopé de 12 mois de détention dont 5 mois ferme.

Selon le procureur de Charleville-Mézières, les deux prévenus étaient déjà connus de la justice pour des faits de violence.

Le 15 octobre, le couple de lycéennes qui échangeait quelques baisers sur la place Ducale de Charleville-Mézières, avait violemment été pris à partie par un premier jeune homme qui avait proféré des insultes homophobes avant de les frapper.

Alors que l'une des jeunes filles se défendait à l'aide d'une bombe lacrymogène, un ami de l'agresseur s'est mêlé à la bagarre en la frappant à la volée devant de nombreux témoins qui ont été entendus par les enquêteurs.

Les jeunes filles qui ont été choquées, souffrent de contusions et la plus touchée s'est vu prescrire trois jours d'interruption temporaire de travail, a précisé le procureur.

Trois associations de défense des homosexuels ont lancé depuis Reims un appel à rassemblement suivi d'un "kiss in" (manifestation qui consiste à s'embrasser sur la voie publique, ndlr) samedi à 16 heures sur la place Ducale, en soutien aux deux jeunes filles agressées.

(Source AFP)


Subventions des associations féministes ...


Perversité du système des subventions : le militantisme politique comme le syndicalisme doivent s'autofinancer, sans quoi ils ne sont plus des mouvements citoyens mais un moyen pour les pouvoirs en place d'étouffer la voix des vrais militants, qui eux, passent faussement pour "marginaux", alors qu'ils regroupent bien plus de partisans.

Scandale à Ni pute ni Soumises, qui touche ... 500 000 € de subventions !

http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20111021.OBS3030/scandale-a-ni-putes-ni-soumises.html

samedi 6 août 2011

Mères porteuses en Indes : discours et réalité


Pendant que Libération fustige la France qui "rechigne" à laisser entrer des bébés nés de mère porteuse indienne, voici la réalité de la condition des mères et de ces grossesses, utilisant le terme terrible "d'apatride" pour ces enfants, comme s'ils n'avaient pas de filiation ni de nationalité, alors qu'ils en ont, peut-être pas celle voulue par ceux qui les ont "achetés", voilà tout.

Pour ceux qui veulent acheter un bébé avec location de ventre bon marché, voilà un exemple d'adresse " Maternité pour autrui à bas coût, offre qui a beaucoup d'interêts, 25000 dollars tout compris ..."

Pour un site "LGBT friendly" il y a aussi : http://iwannagetpregnant.com/index.php# ...

http://www.liberation.fr/societe/01012352870-bebes-apatrides-nes-de-meres-porteuses-le-bout-du-tunnel Bébés apatrides nés de mères porteuses : le bout du tunnel Ces enfants sont nés en Inde de parents qui ont eu recours à la gestation pour autrui. L'Etat français bloquait l'entrée en France de quatre d'entre eux. Jusqu'à aujourd'hui. La situation s’éclaircit pour les parents de bébés nés de mère porteuse en Inde et bloqués depuis dans ce pays, la France rechignant à les laisser revenir sur le territoire national (Libération de vendredi): M.X., qui ne pouvait jusqu’ici ramener ses jumelles nées en Inde le 20 décembre, est arrivé vendredi en France avec elles, le consulat ayant finalement accepté d’appliquer la décision de la justice française l’obligeant à délivrer un laissez-passer aux bébés...

La vérité sur ce trafic d'êtres humains :

Transnational commecial surrogacy in india from a gender perspective.

Sheela Saravanan est docteure en géographie et en Development Planning from India. Elle a fait sa thèse à l’Ecole de santé publique de l’Université de technologie de Queensland (Australie) et participe actuellement au projet « Social Construction of Transnational Commercial Surrogacy in India » du centre Karl Jaspers de l’Université de Heidelberg (Allemagne). Elle s'est spécialisée dans des questions liées au genre en Asie du Sud depuis dix ans et a écrit de nombreux articles et rapports sur l’infanticide des filles, la violence contre les femmes, le commerce de la maternité de substitution.

"Dans les maisons de gestation pour autrui, les mères doivent manger ce que les parents génétiques veulent, elles n'ont pas le droit d'embrasser leurs propres enfants, pour ne pas risquer de contamination."


jeudi 9 juin 2011

Vive les esclaves sexuelles !


Toute ressemblance avec le plaidoyer pour l'achat de prostitution ou de gestation serait un grossier amalgame ...
(Merci à Pascal Hilout, voir Riposte laique)


vendredi 22 avril 2011

La pénalisation du prostitueur est inscrite dans une logique progressiste

http://www.prostitutionetsociete.fr/eclairage/point-de-vue/prostitution-les-clients-tremblent


Prostitution : les "clients" tremblent pour leurs petits privilèges

avril 2011, par Claudine Legardinier

La pénalisation du prostitueur est inscrite dans une logique progressiste : celle qui exige d’en finir avec les violences et d’avancer vers l’égalité entre les femmes et les hommes. N’en déplaise à tous les nostalgiques d’une France d’un autre âge excitée par le frisson sulfureux des bordels et de la fille au trottoir.
400 pages détaillées, un projet politique cohérent, un courage certain.

Lerapport
L’exigence de responsabilité, en finir avec le mythe du plus vieux métier du monde constitue une avancée que nous saluons.
Malheureusement, qu’en retiennent les médias et la rive gauche ? La pénalisation des "clients", ceux qu’il est plus juste d’appeler les prostitueurs pour leur rendre une visibilité qu’ils ont pris soin de fuir pendant des siècles, jugeant plus commode de voir reporter la "faute" sur celles qu’ils exploitaient. Un comédien riche et célèbre profite de sa notoriété pour défendre ce qu’il considère apparemment comme un droit de l’homme fondamental : le droit d’aller aux putes. On a les combats que l’on peut.
Les violences subies par les prostituées, la peur au ventre, le valium pour y aller, la traite des femmes et des gamines sur qui pèse la survie des familles, qu’importe. On brandit ces étendards que sont "la liberté individuelle" (la liberté de qui ?), on passe un peu de cirage aux "femmes remarquables" que sont les prostituées. Sur ce point, nous sommes d’accord, étant donné ce que proxos et "clients" leur font subir. Car les prostitueurs sont les premiers agresseurs des personnes prostituées qui vivent dans la crainte permanente detomber sur un cinglé. Violences, menace de violences, mépris, humiliations, arnaques… C’est donc ce droit là qu’il faudrait défendre ?
Ce que ces messieurs exigent - quitte à le faire au nom du féminisme ! -, c’est le droit de passer leurs caprices sur le corps d’une femme, d’en faire un territoire de défoulement, de continuer à faire leur choix dans un immense magasin de jouets. Ce qu’ils revendiquent, c’est une institution qui remet les femmes à leur place : au lit, pour leur bon plaisir. Et sans compte à rendre.
Tous les arguments sont bons : misère sexuelle, solitude (ce que réfutent les enquêtes qui montrent que le client est majoritairement un homme lambda, marié et père de famille), clandestinité (désormais surtout due au recours à Internet et au téléphone portable), risques sanitaires.
Les pro prostitution, qui ont appuyé leur lobbying sur la lutte contre le sida, ont surtout travaillé à banaliser le concept de "travail du sexe", dont on voit le résultat en Europe : une explosion des bordels industriels à haut débit où des centaines de femmes (de préférence étrangères) sont livrées en pâture aux appétits sexuels prétendument incontrôlables des hommes.
Il est temps de sortir de la complaisance. Une complaisance qui n’est pas sans rappeler celle qui, il y a peu, entourait encore d’une curieuse indulgence les chauffards. Comme les accidents de la route, tenus jadis pour une fatalité, sont devenus la violence routière, la prostitution est en train de se muer en « violence prostitutionnelle ». Comme le mauvais conducteur a désormais à répondre de son comportement, le client prostitueur, qui nourrit un immense marché aux femmes, est aujourd’hui placé en face de ses responsabilités.
Ce pas en avant est décisif pour nous qui travaillons à faire reculer toutes les violences contre les femmes. Violences qui tiennent ensemble : car s’il faut sauver le droit du prostitueur, il convient en toute logique de dépénaliser le violeur, mu lui aussi par des pulsions irrépressibles. Personne ne songerait à le faire, nous l’espérons. En réalité, le séculaire droit sexuel masculin a du plomb dans l’aile. Après la remise en cause du droit de cuissage (droit obtenu par le pouvoir), du viol (droit obtenu par la force), vient en toute logique la prostitution (droit conféré par l’argent).
La pénalisation du prostitueur constitue un élément parmi d’autres d’une politique cohérente destinée à faire reculer l’une des plus vieilles exploitations du monde. Vingt neuf autres mesures, dont personne ne dit mot, sont préconisées par ce rapport très riche qui mise sur la tombée en désuétude de la loi LSI sur le racolage : mesures sociales, pédagogiques, lutte contre le sexisme, papiers pour les prostituées étrangères, etc.
La pénalisation du prostitueur, qui n’en est qu’un maillon, est inscrite dans une logique progressiste : celle qui exige d’en finir avec les violences et d’avancer vers l’égalité entre les femmes et les hommes. N’en déplaise à tous les nostalgiques d’une France d’un autre âge excitée par le frisson sulfureux des bordels et de la fille au trottoir.

AIVI : non à la nomination de Jack Lang comme défenseur des droits des enfants

http://aivi.org/fr/medias/communiques/1860--jack-lang-defenseur-des-droits-ou-defenseur-des-pedophiles-


Communiqué

Vendredi, 22 Avril 2011

A l’attention de Nicolas Sarkozy, Président de la république. Selon le Figaro, la nouvelle autorité du Défenseur des Droits pourrait être dirigée par Jack Lang. Ses attributions reprendront celles du Médiateur de la République, du Défenseur des enfants, celles de la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) ainsi que de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (HALDE). Si AIVI a salué l’élargissement des pouvoirs octroyés au nouveau Défenseur des Enfants au sein de cette structure, elle s’oppose catégoriquement à la nomination de Jack Lang comme Défenseur des Droits. Comment un homme qui affiche depuis plus de trente ans ses idées et soutiens pro-pédophiles pourrait il défendre les droits des enfants ?



Récemment, c’est Roman Polanski qui a trouvé en Jack Lang un fervent avocat. Polanski a photographié la nudité d’une enfant de 13 ans, avant de la droguer et de la sodomiser, sans oublier de lui dire de garder ce petit secret pour elle et de ne rien dire à ses parents. A l’exception du monde artistique, peu de français étaient prêt à soutenir ce pauvre Polanski, enfermé dans son chalet Suisse. Mais Jack Lang, d’interviews en plateaux télés a défendu son ami. Alors, s’il doit choisir demain entre un ami et un enfant violé, qui l’emportera ? Il est légitime de se poser la question.

Comment Jack Lang qui déclarait le 31 janvier 1991 à Gay Pied : "La sexualité puérile est encore un continent interdit, aux découvreurs du XXIe siècle d’en aborder les rivages » peut-il avoir conscience du crime pédophile ? Comment fera-t-il tout simplement la différence entre le bien et le mal en la matière ?

Montons d’un cran : le capitaine Paul Barril, subordonné du Commandant Prouteau, créateur de la cellule anti-terroriste de l’Elysée, déclare en audience publique le 29 avril 1997 : « Je me rappelle qu’on nous avait alerté pour stopper l’enquête sur le réseau pédophile « Coral » à cause des personnalités mises en cause. » Parmi ces personnalités présumées : Jack Lang, le ministre de la culture, mais aussi le neveu du président Mitterrand. Ce réseau Coral impliquait plus de 340 personnalités dans le monde politique, artistique, judiciaire et journalistique qui auraient abusé d’enfants handicapés et autistes. Coïncidence, le comité de soutien de Roman Polanski comprend plusieurs personnalités mises en cause dans le réseau Coral.

Déjà en 1977, Jack Lang défendait ses amis pédophiles en signant une pétition publiée dans Le Monde appelant à libérer trois hommes ayant eu des 'relations sexuelles sans violence' avec des mineurs de moins de 15 ans, garçons et filles. En plus, ces trois hommes se sont amusés à photographier leurs 'jeux sexuels'. Tout cela n'était pas bien grave, selon les signataires... on y retrouve des politiciens (Jack Lang,), des médecins (Bernard Kouchner), des psychiatres et psychologues, des intellectuel-le-s (J-P Sartre, Simone De Beauvoir). Ces signataires défendaient alors un discours similaire à celui tenu aujourd'hui par des associations pro-pédophilie (NAMBLA aux USA, Paidika aux Pays Bas, ... en France ?) plaidant pour la décriminalisation de la pédophilie.

Voilà pourquoi nous demandons au Président de la République de ne pas nommer Jack Lang à la fonction de Défenseur des Droits. Face aux intérêts politiques en jeu, nos enfants sont bien plus importants.

Isabelle Aubry, Présidente AIVI

PS : toute personne concernée par la protection des enfants est invitée à écrire au Président de la république http://www.elysee.fr/ecrire/ . Ce communiqué peut être utilisé.

vendredi 15 avril 2011

IVG : blog "je vais bien merci"

http://blog.jevaisbienmerci.net/ http://jevaisbienmerci.net/ IVG : je vais bien, merci. - les filles des 343 salopes - Plus de 200 000 femmes avortent chaque année en France. Cet acte, pratiqué sous contrôle médical, est des plus simples. Pourtant, le parcours des femmes qui avortent, lui, l'est de moins en moins : Le droit à l'IVG est menacé : en pratique, par la casse méthodique du service public hospitalier, et dans les discours, car l'avortement est régulièrement présenté comme un drame dont on ne se remet pas, un traumatisme systématique. Ces discours sur l'avortement sont des slogans éloignés de ce que vivent la grande majorité des femmes, ils ont pour but de les effrayer et de les culpabiliser. Nous en avons marre que l'on nous dicte ce que nous devons penser et ressentir. Depuis le vote de la loi Veil en 1975, a-t-on cessé de prédire le pire aux femmes qui décident d'avorter ? Nous en avons assez de cette forme de maltraitance politique, médiatique, médicale. Avorter est notre droit, avorter est notre décision. Cette décision doit être respectée : nous ne sommes pas des idiotes ou des inconséquentes. Nous n'avons pas à nous sentir coupables, honteuses ou forcément malheureuses. Nous revendiquons le droit d’avorter la tête haute, parce que défendre le droit à l’avortement ne doit pas se limiter à quémander des miettes de tolérance ou un allongement de la corde autour du piquet. Nous disons haut et fort que l'avortement est notre liberté et non un drame. Nous déclarons avoir avorté et n’avoir aucun regret : nous allons très bien. Nous réclamons des moyens pour que le droit à l’IVG soit enfin respecté. Nous réclamons son accès inconditionnel et gratuit mais également la liberté de faire ce que nous voulons de notre corps sans que l'on nous dise comment nous devons nous sentir.

Lettre du Planning Familial à Xavier Bertrand

Lettre ouverte à Monsieur Xavier Bertrand,
Ministre du travail, de l’emploi et de la santé

Monsieur le Ministre,

Vous vous êtes récemment publiquement déclaré « favorable au remboursement des pilules contraceptives de 3e génération faiblement dosées, dont une seule est aujourd’hui remboursée par la Sécurité sociale. ». Mais vous n’avez pas mentionné les autres moyens de contraception administrés sous une autre forme qui, aujourd’hui, ne sont toujours pas remboursés et donc peu ou pas accessibles aux femmes qui souhaitent les utiliser.
Or le rapport de l’IGAS sur l’« Evaluation des politiques de prévention des grossesses non désirées et de prise en charge des interruptions volontaires de grossesse suite à la loi du 4 juillet 2001 » présenté en février 2010 par Madame Bachelot alors Ministre de la Santé, montrait l’importance de rendre accessibles tous les moyens de contraception, et notamment de « promouvoir les méthodes moins contraignantes en termes d’observance que la pilule ».
En avril 2010, à la suite de la campagne nationale « la meilleure contraception, c’est celle que l’on choisit » et dans la perspective des recommandations de ce rapport, notre Mouvement lançait une campagne nationale « Ensemble pour le remboursement de toutes les contraceptions » adressée aux femmes et aux médecins : nous avons recueilli au terme de cette campagne, l’adhésion de plus 5000 personnes sous forme de cartes que nous vous remettrons.
Madame Bachelot, lors de son discours pour le 8 mars 2010, avait pourtant pris l’engagement de faire avancer trois points importants :
• Aller vers le remboursement du patch et de l’anneau contraceptifs, alternatives au « tout pilule » avec le DIU et l’implant, encore inaccessibles aujourd’hui, particulièrement pour beaucoup de femmes notamment les plus jeunes, en raison de leur coût
• Revaloriser l’interruption volontaire de grossesse au 1er juillet 2010 : à ce jour, cet acte n’est toujours pas revalorisé.
• Enfin, renforcer l’information et l’éducation à la sexualité. Cela passe par le développement et la pérennisation des moyens pour le faire.

Ces engagements n’ont pas été tenus.
Pire, les conditions d’accès à l’IVG se sont dégradées pour les femmes avec la mise en œuvre de la loi HPST qui a provoqué la fermeture de lits dédiés à cet acte dans les hôpitaux et l’allongement des délais en certains points du territoire.
Les moyens en matière d’éducation à la sexualité sont toujours aussi précaires et nous n’avons aucune assurance à ce jour de leur pérennisation après 2011.
Alors ?
A l’heure où la santé sexuelle et la prévention des grossesses non désirées deviennent enfin un véritable enjeu de santé publique, à quand la mise en œuvre de ces engagements ?
A quand l’application de la loi, et de toute la loi, pour renforcer l’accès à la contraception et à l’IVG pour toutes les femmes de tous âges, quels que soient leur statut, leur lieu d’habitation, leurs moyens financiers comme nous l’avons souligné dans notre recours auprès du Premier Ministre ?

Dans l’attente, recevez, Monsieur le Ministre, nos meilleures salutations


Pour Le Planning Familial,
Carine Favier, Présidente

mardi 5 avril 2011

ALEXANDRE DELVALLE : NOUVEAU LIVRE A PARAITRE EN MAI 2011

En avril 2003, nous avions interviewé Rachid Kaci, Ghaleb Benkheikh et Alexandre Del Valle sur les questions relatives à l’islamisme et aux femmes. Avant d’interviewer Alexandre Del Valle, nous avions lu ses principaux ouvrages, et nous avions jugé qu’il faisait partie de façon claire et évidente des antifascistes, dénonçant tant les islamistes (verts) que les (néo-)nazis ou (néo-)paiens (bruns), ainsi que leur alliance « rouge-brun-vert » avec l’extrême gauche (rouge). Or Alexandre Del Valle est régulièrement accusé d’être le contraire de ce qu’il est, et de prôner le contraire de ce qu’il défend dans ses livres. Du coup, notre association est elle aussi accusée … de l’avoir interviewé.

Nous estimons que lorsqu’une personne a exposé ses idées dans nombre d’écrits, il faut et pour l’essentiel il suffit, pour connaitre lesdites idées, de lire ces livres. En entendant les reproches faits à Alexandre Del Valle, on peut se demander si ses critiques ont jamais lu ses livres. Le décalage entre d’une part, les opinions qu’Alexandre Del Valle répète et explique à longueur d’ouvrages et la description qui en est faite par certains journalistes ou militants, le taxant sans hésitation de « facho » ou même anciennement proche de néo-païens, est tellement abyssal, qu’il laisse un sentiment de vertige.

Ses accusateurs lui reprochent d’avoir donné dans les années 90, des conférences et écrits des articles dans des revues de droite catholique ou païenne (nouvelle droite) : cette accusation repose entièrement sur un amalgame entre l’opinion des personnes auxquelles il s’adressait (en dédicaçant ses livres) et les siennes, ainsi que sur une conception très antidémocratique selon laquelle le moindre dialogue avec certaines personnes serait criminel. En réalité, aucun journaliste ne s’est aventuré à prétendre qu’Alexandre Del Valle aurait tenu en ces occasions un discours différent de celui qu’il expose en détail dans ses ouvrages, donc on peut conclure qu’il est vraisemblable qu’il ne l’a jamais fait, et que notre méthode pour connaitre ses idées, à savoir lire ses livres, est bien la bonne.

Le décalage si vertigineux entre les idées de Del Valle et les étiquettes diaboliques que certains veulent lui apposer, l’acharnement dont il a fait l’objet, donnent à penser qu’au-delà de sa personne, il est l’enjeu d’une bataille de cette « guerre de la représentation » qu’il décrit dans ses ouvrages (notamment dans « Guerres contre l’Europe). En réalité, Alexandre Del Valle est un des rares chercheurs capables, intellectuellement et moralement, de décrire avec une documentation vaste et solide, avec un esprit d’analyse approfondi et nuancé, les véritables guerres contre la démocratie qui se livrent aujourd’hui, de livrer au public les clés pour les voir, les comprendre et les contrer. Là est certainement la seule raison réelle des calomnies qu’il subit, et de l’acharnement de ses adversaires.

A l’occasion de la parution de son prochain livre, qui porte sur des persécutions religieuses dont presque personne jusqu'à il a peu ne semblait s’ « indigner » : les persécutions anti-chrétiennes dans le monde, nous avons donc décidé de rassembler ici différents textes de lui ou le concernant, et de faire une présentation de son parcours et de ses idées.


Biographie


Alexandre Del Valle a une mère espagnole d'une famille antifranquiste réfugiée à Oran, et un père Italien de Tunisie, tous deux pieds-noirs revenus à Marseille en 1962. Né en 1969 il a vécu les premières années de sa vie dans le Sud de la France (PACA). Marqué par les récits de famille sur l'exil de Tunisie et d'Algérie qu'ont subi ses parents, il a toujours été fasciné par les questions arabes, méditerranéennes et islamiques, d'où son choix de se spécialiser dans ces domaines.
A douze ans, il a l’occasion de rencontrer dans son entourage un grand résistant gaulliste, Jean Mattéoli, qui préside alors les Villages d’Enfants, un homme qui l’encouragera dans les années suivantes dans ses études et sa vie professionnelle. Cet homme deviendra l’idéal qu’il rêvera de suivre.
Il décrit son parcours ainsi : d’abord catholique traditionnaliste proche de l'Ordre de Malte avec qui il séjourne au Liban auprès des chrétiens maronites, souverainiste pasqualien et villiériste anti-américain et même proche l’Opus dei (au centre ADRECh d'Aix en Provence), puis il devient dès le début des années 2000 libéral, atlantiste, laïque et se rapprochera de la communauté juive. Il n’a pas changé depuis.
A la lecture de ses livres et articles, il semble qu’il puisse être présenté comme un démocrate de conviction catholique et de droite, se libéralisant avec l’âge …

Recherches et ouvrages

Alexandre Del Valle est diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques d’Aix-en-Provence, section Relations Internationales. Il obtient également un DEA européen d’Histoire des Doctrines politiques et des institutions Politiques, à l’université de Sciences Politiques de Milan , un DEA d’histoire Militaire -Sécurité –Défense à l’Université Montpellier III.
Il publie dans ces années les études suivantes : « La Maronité politique, Le système confessionnel libanais et la guerre civile » (Sciences Po Aix en Provence 1992), « Statut légal des minorités religieuses en terres d’Islam » (Faculté de droit d’Aix en Provence, 1993), « La théorie des Elites » (Faculté de Sciences politiques de Milan 1993), « Jean Jaurès », (1994), « Les radios confessionnelles en France » (CERI, Faculté de Droit et de Sciences Politiques d’Aix en Provence).
Au cours de ces années, il suit l’enseignement de Bruno Etienne, Khayati, Schmell ( à Aix), de Gilles Képel (à Sciences-Po Paris), de André Martel (CR), des généraux Pierre Marie Gallois (CR) et Jean Salvan (CR), du géographe Yves Lacoste (Paris VIII), puis rejoint l’équipe de recherches doctorales de Michel Korinmann (La Sorbonne).

Il soutient un Doctorat de géopolitique à la Sorbonne (Paris IV) sa thèse porte sur « Les nouveaux phénomènes révolutionnaires et totalitaires » (Rouge Brun Vert).
Il devient chercheur associé à l'Institut Choiseul, en tant que directeur de l'Institut à Bruxelles. Il est aussi co-fondateur du Daedalos Institute of Geopolitics de Nicosie, consacré à la géopolitique de la Méditerranée. Il enseigne la Géopolitique à l’Université de Rome (Università europea di Roma) et à l’Université de droit de Metz-Nancy.

Alexandre Del Valle a publié plusieurs ouvrages :

1997 : « Islamisme et États-Unis : une alliance contre l'Europe », réédité en 2001, préfacé par le général Pierre-Marie Gallois ; rappelons que le Général Gallois ( 1911-2010), l’un des concepteurs de la doctrine de dissuasion nucléaire française, avait rallié la France Libre à Londres et devint en 1943 pilote dans une unité de bombardement de la Royal Air Force, avant d’entrer dans les cabinets des ministres de la défense de la quatrième République de Paul Ramadier, Jules Moch, René Pleven, tous trois de la SFIO, puis il a milité aux côtés de Jean-Pierre Chevènement (http://www.chevenement.fr/Reaction-de-Jean-Pierre-Chevenement-au-deces-du-general-Pierre-Marie-Gallois_a992.html), figurant sur la liste "L'autre politique" aux élections européennes de 1994, il a lui-même écrit plusieurs ouvrages dont « Le Soleil D'allah Aveugle L'occident », éditions l’Age d’Homme, 1996 et participera à Radio-courtoisie … ainsi qu’à la revue « Elements ».

Dans le livre « Islamisme et Etats-Unis », Alexandre Del Valle dénonce l'aide accordée par le gouvernement américain aux islamistes dans le monde sous la guerre froide et après, il mentionne les mouvements musulmans du XIXeme modernistes, brisés par le soutien des anglais aux islamistes, il tourne en dérision et dénonce la haine de la société judéo-chrétienne qui conduit certains néo-païens à se rapprocher … du monothéisme extrême qu’est l’islamisme, il montre que certains aspects religieux puritains américains expliquent à la fois ce rapprochement avec les islamistes et le défoulement de la société américaine dans le consumérisme, culture du culte du bien-être qui sert à son tour à la politique américaine (se référant notamment à Barber), et conclue en citant le discours d’Harvard de Soljénitsine ( voir les passages cités ci après).

1999 : « Une certaine idée de la France » Sous la direction d’Alain Grioterray, France Empire, Paris ; ouvrage collectif réunissant entre autres Christian Jellen, Eric Zemmour, Gilles-William Goldnadel ; Alain Griotteray fut lui le créateur du premier réseau de Résistant français "Orion" en 1939. Alexandre Delvalle défend dans cet ouvrage l’idée de « patriotisme intégrateur ».

2000 : « Quelle avenir pour les Balkans après la guerre du Kosovo » Paneuropa/L’Age d’Homme , ;

2000 : « Guerre contre l’Europe : Bosnie, Kosovo, Tchétchénie » Les Syrtes, 2000, Paris ;

Dans ce livre, il décrit la politique des Etats-Unis dans les guerres d’ex-Yougoslavie, leur alliance avec les islamo-mafieux de l’ UCK contre la Russie et les intérêts de l’Europe, il insiste sur le cynisme de la politique étrangère des USA et le danger qu’elle représente pour la démocratie, il relate notamment comment une agence de communication à leur service a utilisé le thème de la shoah pour faire croire à l’existence de camps de la mort serbes, afin de renverser l’opinion publique, notamment juive, en faveur des bosniaques musulmans et des croates contre les serbes, alors que les premiers avaient été alliés des nazis et les seconds résistants au nazisme … Il plaide pour une alliance européenne, russe … et américaine, pour la défense de la démocratie et des valeurs européennes de respect de la personne et d’universalisme, contre le totalitarisme islamiste ( voir les passages cités ci après).

2002 : « Le Totalitarisme islamiste à l’assaut des Démocraties » Les Syrtes, Paris ;

Le titre du livre en résume clairement le contenu, Alexandre Delvalle montre comment les islamistes s’attaquent aux démocraties européennes et américaine, avec la collaboration des néo-nazis et de certains gauchistes, il montre les points de convergence entre les totalitarismes bruns, verts et rouge ; bien loin de pratiquer quelque généralisation que ce soit envers les musulmans, il rend hommage aux efforts et au courage de ceux d’entre eux qui tentent de libéraliser l’islam, distinguant en ce sens (comme Daniel Pipes) les mouvements islamistes des autres courants musulmans ; il plaide à nouveau pour la défense de la démocratie, en se référant aux mises en garde de Platon, Sun Tsu, Tocqueville … ( voir les passages cités ci après).

2004 : « La Turquie dans l’Europe, un cheval de Troie islamiste ? », Les Syrtes, Paris ;

2005 : Le Dilemme turc, les vraies raisons de la candidature d’Ankara » Les Syrtes, 2005, Paris ;

2009 : Perché la Turchia non può entrare nell'Unione europea'', Guerini ed Associati, Milan, (préface de Roberto de Mattei) ;
2009 : I Rossi Neri, Verdi: la convergenza degli Estremi opposti'', Ed. Lindau, 2009, Turin (ou Rouges Bruns Verts, préfacé par l'italo-égyptien converti au christianisme, Magdi Allam).
Son prochain livre paraitra le 12 mai : "La Nouvelle christianophobie, pourquoi persécute-t-on les chrétiens dans le monde", Paris, Editions Maxima.

Il publie également des articles dans la grande presse : La Une, Spectacle du Monde, Fig Mag entre 1998 et 2001 (grâce à Alain Griotteray et à Henri Christian Giraud, descendant du célèbre général ; l'ambassade de Turquie réclamera sa tête au Figaro pour ses tribunes contre la Turquie dans l'Europe), France-Soir (France-Soir fut fondé à la Libération par deux anciens Résistants, Robert Salmon et Philippe Viannay. Le premier numéro officiel, titré France-Soir - Défense de la France et daté du 7 novembre 1944, succède à Défense de la France, un bulletin clandestin publié depuis 1941 par le mouvement de Résistance du même nom.). Entre 1990 et 1995, il avait publié quelques articles (dont un faisant l’apologie de la démocratie suisse et dénonçant le fascisme, l’antisémitisme, le nazisme et même le franquisme) dans la revue Munin (revue « druidique », dont la Directrice de publication, Anita Dreyer, est une anti-franquiste espagnole et anarchiste de gauche membre de la CNT), ce qui motivera plus tard l’accusation fausse de néo-paganisme portée contre lui.
Il enseigne depuis 2009 la géopolitique du monde arabo-islamique à l'Université européenne de Rome et de Metz-Nancy.

Action politique

Sur le plan politique, Alexandre Del Valle fut, comme il a été dit plus haut, proches de ses mentors gaullistes-souverainistes : il a débuté comme militant du mouvement villiériste en adhérant à la Lettre Combat pour les Valeurs de Philippe de Villiers (1990-1993). Il a adhéré au RPR en 1996, à Marseille, où il commence ses activités de journaliste en devenant rédacteur en chef de la revue de tendance droite-RPR « Nouvelle Liberté » de Henri Giraud Plus tard, il a fait partie entre 1997 et 2001 du club de réflexion de gauche « démocraties » du général Henri Paris. Il a aussi participé à l’organisation d’une pétition défendant les lois Pasqua sur l’immigration, et a été proche de la Fondation Marc Bloch. Durant les années 1990, il participé à de nombreuses réunions publiques sur les guerres d’ex-Yougoslavie avec Gabriel Kaspeireit, maire du 9eme arrondissement de Paris, ancien résistant et combattant de la deuxième DB, ainsi qu’avec le Général Gallois, son ami et maître et le général Jean Salvan. Il créé en 2002 avec Rachid Kaci dans l’UMP le mouvement « la Droite Libre ».

Procès

Alexandre Del Valle a tenté de se défendre en justice contre les calomnies : mal lui en a pris car bien que la justice soit lui ait donné raison, soit ne lui ait pas donné tort, ses adversaires ont rapporté les décisions de justice en les présentant comme signifiant que la justice lui aurait donné tort …
Ceux qui ne connaissent pas le droit pénal de la presse peuvent avoir l’impression que les choses en ce domaine sont simples : soit il y a calomnie et la victime gagne son procès, soit les critiques sont vraies et la personne critiquée perd son procès. Or les situations juridiques sont bien plus complexes. En effet le droit doit à la fois protéger les personnes de la diffamation et de l’injure, et la liberté d’expression, de critique et d’information. Aussi, le droit pénal ne punit-il que la diffamation consistant à imputer à autrui des « faits précis » déshonorants, et non de vagues critiques que la personne visée pourrait reverser d’un trait de plume en expliquant qu’elles sont lancées sans le moindre élément précis. D’autre part, le droit qualifie d’injures les termes péjoratifs qui ne sont pas liés à l’accusation de faits précis : le personne subissant des invectives doit donc poursuivre soit pour diffamation soit pour injure et ne pas se tromper de procédure, sous peine de perdre son procès malgré la réalité des diffamations ou injures qu’elle a subies … Le droit pénal permet aussi à l’auteur des propos accusant une personne de faits précis déshonorants d’invoquer sa propre « bonne foi ». Cette excuse pour bonne foi n’est pas à confondre avec la notion d’ «excuse de vérité », c’est une notion différente et plus complexe : la bonne foi peut-être prouvée par la démonstration de la vérité des faits mais cela ne suffit pas toujours, et inversement la bonne foi peut-être reconnue sans que la vérité des faits n’ait été prouvée. En réalité la « bonne foi » est l’absence d’ « élément moral » de l’infraction, alors que cet élément est présumé par le droit en matière de diffamation, et la définition de cet élément moral donne lieu à une jurisprudence fine et très complexe.

Dans le cas d’Alexandre Del Valle (voir l’exposé de M° Goldnagel), la justice n’a jamais reconnu que les accusations portées contre lui auraient eu le moindre fondement, mais… :

- dans un cas, elle a simplement constaté que les accusations contre lui ne comportaient même pas l’imputation du moindre fait précis, ce qui signifie qu’elles avaient été portées sans apport de la moindre « preuve » sur laquelle la justice aurait matière à se prononcer, ou qui pourrait à l’égard du public avoir le moindre poids : « « Considérant que la Cour constate que la plupart des documents produits soit n’apportent aucun éclairage particulier sur les thèses développées par (…) [Alexandre DEL VALLE], soit ne font que refléter le point de vue personnel de leurs auteurs, qu’ils sont également inopérant au titre de l’offre de preuve. (…) considérant que la preuve de la vérité des faits diffamatoires n’est pas rapportée. (Affaire MRAP - CA Paris B 7 juillet 2006) ; « (…) Attendu que le doute ainsi émis par René MONZAT sur la crédibilité de ces protestations constitue non un fait objectif, mais une opinion, sur les idées politiques prêtées, à tort ou raison, à (…) [M. DEL VALLE], à partir de ses propres écrits. » . (TGI Paris 17ème chambre 19 février 2004)
-
- dans un autre cas, la justice a bien reconnu qu’il y avait eu diffamation par imputation de faits précis (« attiser les tensions et haines racistes… »), mais a admis l’excuse de « bonne foi » en estimant seulement que Alexandre Del Valle avait « un ton virulent » qui pouvait expliquer l’appréciation diffamatoire donnée aux effets de ses propos. Ce jugement signifie que la cour a bien excusé l’auteur des critiques, mais ne signifie aucunement qu’il aurait eu raison dans ses critiques, ni que ses accusations seraient fondées.
La justice n’a donc jamais reconnu que les diffamations visant Alexandre Del Valle auraient été fondées, et présenter ces jugements comme ayant cette signification n’est qu’une forme de calomnie insidieuse supplémentaire.

Anne Vigerie pour le CERF.
En annexe :
- Citations du livre « Islamisme et USA », « Guerre contre l’Occident » , « Totalitarisme islamiste à l’assaut des démocraties,
- Exposé de M° Goldnagel
- Discours de Harvard
- Articles du GRECE et du GAD affirmant que Alexandre Del Valle est étranger à leurs mouvements.
voir lien dans le message suivant.

Alexandre Del Valle : nouveau livre à paraitre en mai 2011

http://reformesfeministes.blogspot.com/2011/04/alexandre-del-valle-islamisme-et-usa.html ; http://reformesfeministes.blogspot.com/2011/04/alexanddre-del-valle-guerres-contre.html ; http://reformesfeministes.blogspot.com/2011/04/alexandre-del-valle-le-totalitarisme.html ; http://reformesfeministes.blogspot.com/2011/04/discours-de-harvard-de-soljenitsine.html

Alexandre Del Valle : Islamisme et USA : citations

Alexandre Del Valle
ISLAMISME ETÉTATS-UNIS
UNE ALLIANCECONTRE L'EUROPE

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L'ÉCHEC DE LA RÉFORME DE L'ISLAM PROFITE PLUS AUX ANGLO- AMÉRICAINS QU'AU MONDE ISLAMIQUE
Des tentatives de réformes ont certes existé après cette période, notam¬ment pendant la grande vague réformiste (saleyyah) qui agita le monde musulman à la fin du XEXe siècle. Les hérauts les plus célèbres de ce courant furent Jamal ed-din-El-Afghani et Mohammad Abdouh. Ayant une grande influence sur tout le monde musulman, ce dernier voulut ainsi adap¬ter le droit musulman et l'islam en général aux exigences des temps moder¬nes. Il alla même jusqu'à défendre ridée d'un « islam rationnel ». Pour cela, il demanda la dissolution des quatre écoles juridiques. Il avait compris que l'islam sunnite était sclérosé et que la « fermeture des portes de l'ijtihad » avait provoqué la décadence de la civilisation islamique et permis « l'humiliation » de la colonisation, simple conséquence de la régression philosophique, intellectuelle et scientifique de l'islam à partir du Xle siècle. La salafiyyah cherchait à accommoder l'islam aux idées du matérialisme laïc et elle n'hésitait pas à déclarer que la loi islamique pouvait être modifiée lorsqu'elle entrait en conflit avec les impératifs modernes. Elle créa les pre¬miers mouvements féministes de l'Islam. En se déclarant prêt à accepter la théorie de révolution, le mouvement montra qu'il considérait la science moderne comme supérieure au Coran. (…)
les Anglais et leurs héritiers américains, deux puissances commerciales thalassocratiques partageant une même conception du monde fondée sur la conquête économique de la planète et le « communautarisme », encourageront, dès la fin du XIXe siècle, les mouvements islamistes les plus obscurantistes et antilaïques, ceci dans le but de faire échec au grand mouvement réformiste de la salafiyya et d'empêcher le monde islamique de rattraper son retard philosophique et technologique vis-à-vis de l'Occident. Nous reviendrons sur cette idée cruciale tout au long de cet ouvrage et nous montrerons en quoi l'attitude pro- islamiste des Anglais et des Américains a reposé sur une véritable stratégie à long terme élaborée en réaction à l'esquisse de modernisation du monde musulman à la fin du XIXe siècle.
En encourageant les mouvements « communautaristes » islamistes du Pakistan, d'Inde et d'Égypte, (Muslim Letigue, Jamaat i-islami, Frères- musulmans), les Anglais aideront les Musulmans les plus intégristes à réduire leurs adversaires laïcs. Parfaits héritiers d'Albion, les Américains feront de même en consolidant le pouvoir des Wahhabites dans le Golfe. A la tête du plus riche État islamique du monde, bénéficiant de la manne pétrolière, signe d'« élection divine », le régime Séoudite portera cette fois- ci, avec la bénédiction des Américains, un coup fatal à l'aggiornamento de l'islam. Certes, cet échec trouve également ses racines dans la nature même de l'islam orthodoxe, mais il n'empêche que les réformistes auraient peut- être été en mesure de faire évoluer la religion de Mahomet et d'ouvrir celle- ci au progrès s'ils y avaient été encouragés.

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LA THÉOCRATIE AU DÉTRIMENT DE LA FOI
« Dans l'Islam, écrit Bernard Lewis, la religion n'est pas, comme dans le Christianisme, un secteur ou une province de la vie, réglementant certains domaines, tandis que dautres échappent à son emprise; la religion islamique inté¬resse la vie toute entière — exerçant une juridiction non point limitée mais globale »24. Dans ce type de société, ridée même d'une séparation de la reli¬gion et de !'État est dénuée de sens, le pouvoir politique et le pouvoir reli¬gieux ne faisant qu'un. Aussi les juristes et théologiens musulmans ont-ils à coeur de rappeler que la religion (Din), rÉtat (Dawla) et la Société (Dou¬nya), sont une seule et même chose, cette fusion étant elle-même l'essence profonde de !'islam qui signifie soumission à la Loi de Dieu.
L'islam, commente Hussein El-Qouatli, « est un système complet qui jette les fondements et les principes de toutes les conduites de l'homme à l'égard de Dieu, du monde et des autres hommes. (...) Plus l'État est musulman, plus la commu¬nauté est musulmane, mieux elle protège sa religion, se soumettant au droit divin et à ses lois. Et vice-versa. La question n'est pas en réalité une question de fana¬tisme... L'islam estime que sans le pouvoir, on ne peut mettre en pratique la doctrine »25. Les Islamistes, qui n'ont de cesse d'exiger partout la restaura¬tion de la théocratie islamique, sont donc bien pins orthodoxes que leurs contradicteurs musulmans « modérés ». (…)
Dans le monde musulman d'après la décolohisation, tout système qui n'est pas fondé sur l'identité islamique est accusé d'être un avatar de l'impé- rialisme idéologique occidental. La solution islamique globale est la seule issue politique qui ne soit pas considérée comme une variante du colonia- lisme européen. Ce lien entre islam et anticolonialisme explique d'ailleurs le formidable essor de la religion de Mahomet en Afrique noire27 et dans le tiers-monde (excepté le monde indo-confucéen). Les Islamistes ont donc, à l'inverse des Chrétiens, la possibilité de puiser la justification de leur action politique et guerrière dans la plus pure orthodoxie musulmane, puisqu'a la différence des Évangiles, le Coran est une source de légitimité politique inépuisable. Dès lors, toute tentative d'établir une homologie entre islam et christianisme serait maladroite. D hs le christianisme, la sou- veraineté de Dieu n'entraîne pas l'identification 4e l'État et du Royaume de Dieu, comme c'est le cas en Islam.
Dans le monde occidental chrétien, l'État trouve ses fondements dans la loi naturelle (Mt 22.21; Rn-i 2.14-15; 13. 1-7). La distinction entre l'État et le Royaume détermine la différence entre la loi de l'État, qui fait régner la justice terrestre, et l'Évangile du Royaume qui est la Bonne Nouvelle du Salut. Le message chrétien est essentiellement fondé sur le Salut personnel en vue de l'au-delà. Aussi la séparation entre le Monde et les Cieux découle- t-elle inévitablement de cette priorité céleste, au détriment de l'action ter- restre. « Mon royaume n'est pas de ce Monde », proclame Jésus. C'est ainsi que l'on peut comprendre la célèbre distinction opérée par le Messie : « rendez à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu », distinc- tion qui, sous l'influence et selon l'interprétation de Protestants désireux de justifier leur résistance au pouvoir monarchique catholique, sera à l'origine de la pensée séculière moderne, génératrice de tu philosophie politique du libéralisme et des droits de l'Homme. C'est dire combien l'idéologie laïque moderne, qui s'est pourtant édifiée sur les ruines de l'Église catholique, est elle-même imprégnée de christianisme.

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Souvent, ces islamophiles défendent l'islam par haine viscérale et oedi pienne du monothéisme chrétien, et plus particulièrement de sa forme romaine et hiérarchisée qu'est l'Église catholique, accusée d'être à l'origine de tous les maux. Croire que l'ultra-monothéisme islamique constitue une solution de rechange au monothéismejudéo-chrétie st une aberration que soutiennent également certains intellectuels d'extreme-droite se réclamant du « nationalisme européen », de « la Nouvelle Droite », ou du « néo-
paganisme », (ex : les revues Éléments, Cartouches, Xrisis, toutes trois proches du G.R.E.C.E, Totalité– défunte – et surtout Centurio, édité à Londres par le converti français Tahir de la Nive, chef du mouvement islamiste ultra-radical Islamic Council for the Dence of Europe, et Orion en Italie, où sévit le courant « guénonien » et « évolien » islamophile de la « Nouvelle Droite » italienne).
Antonio Medrano, auteur espagnol proche de cette mouvance, affirme que « le noyau de la tradition musulmane contient un héritage spirituel proche du nôtre et renferme quelque chose que nous pouvons considérer comme nôtre : quelque chose qui vit en son sein comme un écho lointain de passé spirituel de notre race (...) elle peut donc être considérée comme spécifiquement aryenne, au sens spirituel, intégral, que nous donnons à cet adjectif». Nous examinerons plus loin le sort que les conquérants arabo-musulmans réservèrent aux descendants de ces fameux descendants d'« Aryens » dont parle Medrano, les derniers survivants parvenus à échapper aux massacres ayant dû souvent fuir leur terre de Perse pour trouver refuge en Inde...
Combattre le monothéisme chrétien et catholique-- avec sa myriade de saints et son dogme de la Trinité — en soutenant l'ultra-monothéisme islamique, est comparable à ce que l'économiste français Jacques Rueff nommait « un plan d'irrigation en plein déluge ». Drôle de façon de se débarrasser du monothéisme! Ceux-là mêmes qui prétendent rejeter une religion qui leur parait étrangère (le christianisme), dont la nature monothéiste est censée avoir été à l'origine de toutes les formes de totalitarisme et de « monisme » politique, se transforment en chantres inconditionnels du monothéisme le plus radical, mais peut-être le plus cohérent. (…)
Les Chrétiens, les Polythéistes, les Agnostiques ou les Athées, qui se font si facilement, en Occident, les apô¬tres de l'Islam au nom de la solidarité monothéiste pour les premiers ou de l’antimonothéisrne pour les autres, oublient que l’islam désigne bien des fois sous la même appellation de kafir le Païen, l’Athée, le Chrétien, et le Juif; car « l'impiété n'est qu'une seule nation » (Kufru millatrin wahida).
L'islam classique, intrinsèquement théocratique, établit par conséquent un lien consubstantiel entre la théologie et la géopolitique : les non-Musul¬mans sont tous ceux qui ne reconnaissent pas Mahomet comme renvoyé du Dieu unique et qui ne se soumettent pas aux lois tem relies que ce dernier a établies sur terre afin d'assurer à terme le triomphe de la nouvelle religion révélée.

Page 80 :

Décidés à faire échouer à tout prix le projet l'un État indien regroupant l'essentiel de l'ancien Empire des Indes, les Anglais soutiendront les séparatistes musulmans tels Muhammad Iqbal 1873-1939) et Ali Jinnah (1876-1948), présidents de la Muslim League. Ils iront même jusqu'à encourager officieusement la constitution d'organisations fondamentalistes violemment antihindoues comme la jammaàt-i-islami, fondée en 1941 par Abou Ala Mawdoudi, l'un des plus influents senseurs islamistes contemporains. Cette politique confessionnelle aura pour principal effet d'exacerber des heurts interreligieux jusqu'à un point de non-retour.

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D'après Fereydoun Hoveyda, l'expansion actuelle de l'islamisme est due en grande partie à la politique des États-Unis qui virent dans les fondamen¬talistes, et même dans l'Islam tout court, une arme facile pour contenir l'avance du communisme. « J'ai pour ma part souvent mis en garde les Améri¬cains ( ) leur rappelant qu'Allah n'avait pas révélé k Coran au Prophète pour établir un cordon de sécurité autour de l'Union soviétique; mais les Américains croient toujours savoir mieux que les autres. Et que dire du reporter américain qui décèle deux tendances parmi les islamistes contemporains : ceux qui recourent aux "urnes" et ceux qui préferent «l'option armée; une tendance dure et une autre modérée". (..). Mais si un Musulman (ou un chrétien) est modéré, il ne peut être intégriste par définition! C'est le colonel North et ses amis qui avaient cru trouver des "modérés" dans l'entourage de Khomeiny »1
C'est à partir de la fin des années 70 que les services secrets américains et le Département d'État mirent sur pied la stratégie américaine de soutien aux différents mouvements islamistes. Obnubilés par « l'empire du mal » et décidés à déstabiliser celui-ci, les services spéciaux américains envoyèrent des agents de la
Central Intelligence Agency dans les républiques turco-musulmanes d’Union Soviétique et en Afghanistan, afin d’infiltrer la résistance islamiste et le clergé sunnite. Objectif de la CIA : contenir la menace communiste en Asie centrale par une « ceinture du feu islamo-nationaliste qui couvait dans les Républiques musulmanes d'Union Soviétique. Selon Henry Kissinger, ancien chef de la diplomatie américaine, cette stratégie reposait en partie sur l’idée que l’Islam était beaucoup plus anticommuniste et nettement plus proche de l’éthique capitaliste que le Catholicisme et l'Orthodoxie, ou même d’autres religions théistes. C'est en partie pour cette raison que le célèbre diplomate a toujours sacrifié les intérêts des puissances chrétiennes la Grèce, membre de l'OTAN — ainsi que l’avenir des Chrétiens d’Orient au profit d'Israël, de la Turquie, et de leurs intérets dans le monde musulman. Cette attitude permet par ailleurs compenser, aux yeux des Musulmans, la politique américaine de soutien inconditionnel à Israël.
(…)
L'invasion de l'Afghanistan par l'Union soviétique en décembre 1979 surviendra d'ailleurs à point nommé et elle fera basculer dans le camp de Brzezinski les derniers officiels américains réservés vis-à-vis de la stratégie islarmiste. Dans ses Mémoires, l'ancien Directeur de la CIA Robert Gates affirme même que les services secrets américains avaient commencé à aider les Moudjahidin — en rébel lion contre le pouvoir communiste de Najib ah — dès le 3 juillet 1979, soit six mois avant l'invasion de ce pays par le Soviétiques. Zbigniew Brzezinski confirme pour sa part cette information lorsqu'il confesse que, bien que la CIA se défende d'avoir ainsi cherché à provoquer l'invasion de l’Afghanistan, elle aurait en fait, à travers cette opération clandestine (covert action), « sciemment augmenté la probabilité qu'ils le fassent (...). Cette opération secrète était une excellente idée. Elle a eu pour d'attirer les Russes dans le piège afghan ». On retrouve là une des constantes de la stratégie américaine fondée sur un cynisme et un pragmatisme sans limites.


Page 152 :
On sait aujourd'hui que la CIA a soutenu le FIS dès 1991 et négocié avec lui. C'est ainsi qu'un haut fonctionnaire de la CIA, connu sous le nom de Peter Brown, établit des accords formels avec le FIS au cas où celui-ci accéderait au pouvoir

Page 153 :

D'après le général Jean Salvan, qui a enseigne la stratégie à l'Institut d'Études Politiques de Bordeaux, cette attitude de bienveillance à l’égard de l’'islam fondamentaliste « découle également de l'idéolpgie religieuse puritaine et protestante, d'essence également fondamentaliste, qui à l'origine de la décla¬ration d'indépendance des États-Unis »3. Aux antipodes de la tradition laï¬que de la France, les officiels américains rappellent l'importance de la religion dans l'édification de l'Amérique et citent Bible comme inspira¬trice de la constitution des États-Unis. « Les valeurs musulmanes d'engage¬ment personnel dans la foi et de service à la société sont des valeurs universelles. Elles ne connaissent aucune limite de nationalité, de race ou de religion. Ce sont des valeurs que nous partageons tous », déclarait le ler mars 1995 Bill Clinton aux Musulmans américains, leur adressant ses voeux à l'occasion de la fête musulmane de l'Aid el-Fitr.

Page 243 :

On oublie trop souvent, en Occident, que ce n'est pas l'Iran des Mollahs qui est à l'origine de la réislamisation des communautés musulmanes d'Europe et qui finance, depuis l'étranger, le prosélytisme islamique en vue de convertir les Européens et de conquérir le Vieux Continent. Tout ce tra¬vail de subversion et d'utilisation de la religion à des: fins politiques est en réalité le fait des pétromonarchies, du Pakistan et des mouvements islamistes sunnites, eux-mêmes longtemps financés par ces Etats et par Washing¬ton.
Les États européens, continuant contre toute évidence à considérer l'islam comme une simple croyance, ont tort de souestimer les potentia¬lités déstabilisatrices et impérialistes de la religion de Mahomet dont la vocation première demeure la conquête de la plane Car « le projet géopo¬litique de l'unité islamique, développé par l'Arabie Séoudite avec l'appui des com¬pagnies pétrolières américaines, explique Yves Lacostel, [est] propagé par le zèle des militants et missionnaires islamistes dans l'ensemble du monde musulman, de la Mauritanie à l'Indonésie, y compris dans les minorités de fidèles émigrés en Europe occidentale »350. L'Islam est certes polymorphe mais, face au « monde de l'Infidélité », il ne faut pas oublier qu'il est un, quelles que soient ses divi¬sions internes.
Dans l’état actuel des choses, la manière dont les gouvernements euro¬péens conçoivent la garantie et la sauvegarde des oits de l'Homme, donc de ceux des immigrés, ainsi que la pensée « politiquement correcte », qui tend à nier les différences existant entre nation et étrangers, rendent impossible le contrôle de l'immigration islamique.
Obligés d'accueillir dans leurs pays des millions d'immigrés musulmans de plus en plus instrumentalisés par des États et associations islamistes antirépublicains et antioccidentaux, sans être jamais consultés démocrati¬quement sur ce point, les peuples européens sont les grands oubliés dans cette affaire. Nos dirigeants « politiquement corrects » les méprisent. Ils oublient parfois que leurs mandats leur ont été attribués avant tout pour garantir la pérennité et la sécurité de la nation, qu’ils n'iraient jamais vivre, pour tout l'or du monde, dans les cités-ghettos musulmanes de Bradford ou de Roubaix...

Page 312 :
Face à la déliquescence sociologique et morale que favorise la culture américaine, et à l’islamisation progressive de l'Europe, vial’instrumentalisation, par les Islamistes, des fortes communautés musulmanes, nouvelles techniques de guerre que Sun-Tsu n’aurait certainement pas sous-estimées quelle solution de rechange se présente au Vieux Continent? Dans son discours de Harvard en 1978, Soljénitsyne avertissait déjà : « aucun armement, si grand soit-il, ne viendra en aide à l'Occident tant que celui-ci n'aura pas surmonté sa perte de volonté. Lorsque l’on est affaibli spirituellement, cet armement '1 devient lui-même un fardeau pour le capitulard. Pour se défendre, il faut être prêt à mourir, et cette détermination est bien rare au sein d'une société élevée dans le culte du bien-être terrestre. Et il ne reste plus alors que concessions, sursis et trahisons». Or ce culte du bien-être terrestre est le fondement même de la culture américaine qui, depuis lendemain de la Seconde Guerre mondiale, pénètre au plus profond des consciences des Européens. Il ne fait aucun doute qu'il s'agit là d'une cuture de subversion conçue pour déraciner et affaiblir les peuples qui la subissent passivement. Aussi la décomposition morale et culturelle des pays européens, engendrée par l’américanisation des esprits et des moeurs, fait-elle la joie des Islamistes d'Alger, de Téhéran ou du Caire, car elle est le signe que l’Europe est désormais vulnérable (...)

Alexandre Del Valle : Guerres contre l'occident : citations

ALEXANDRE DEL VALLE GUERRES CONTRE L'EUROPE


Page 8 :

Comme nous le montrerons tout au long de cet essai, la politique étrangère des États-Unis vise essentiellement à pérenniser l'hégémo¬nie américaine, sans rival depuis la fin de la guerre froide, et à empê¬cher l'apparition de concurrents géoéconomiques, principalement en Asie et en Europe occidentale. Elle est donc tournée en grande partie contre les intérêts des nations européennes. Toutefois, la politique consistant à désigner l'ami et l'ennemi, comme l' montré le polito¬logue Julien Freund, et la stratégie ayant pour tâche de mettre en oeuvre les buts fixés par les politiques, il convient de hiérarchiser préa¬lablement les inimitiés et les menaces, car en politique internationale comme en science militaire, il a toujours été périlleux, voire funeste, de lutter sur deux fronts en même temps.
Nous définirons donc l'Amérique, non pas comme l'ennemi existen¬tiel des Européens, mais comme un adversaire-concurrent àl’intérieur de l’aire occidentalo-européenne. Un adversaire souvent dangereux, décidé à utiliser tous les moyens pour parvenir à ses fins et empêcher la vieille Europe de s’émanciper de son leadership, mais qu’on le veuille ou non, un rameau de la civilisation européenne, sa « branche occidentale mutante ». L'ennemi existentiel, ou plutôt la menace « géo vilisationnelle » principale, pour paraphraser Huntinaton — celle-ci n'étant encore incarnée par un ennemi singulier — est incontestablement représentée, quant à elle, par le totalitarisme théocratique que constitue l'islamisme, dont se réclament plusieurs régimes du monde musulman', indépendamment de leurs divisions : Arabie Saoudite, Pakistan, Soudan, Afghanistan, Iran, Tchétchénie (avant la dernière guerre russo-tchétchène), etc., certains d'entre eux étant d'ores et déjà détenteurs de l'arme atomique — ou sur le point de la posséder — et bénéficiant de surcroît de la manne financière du pétrole. Cette menace fondamentale, pour les valeurs, la sécurité collective, la souveraineté et la survie même des États d'Europe, à la fois dépendants du pétrole du Golfe et socialement ébranlés par l'immigration extra-européenne incontrôlée et le terrorisme islamique, est d'une certaine manière totale, c'est-à-dire existentielle, bien antérieure à l'époque moderne mais plus actuelle que jamais, la globalisation n'ayant fait que décupler ses moyens et champs d'action. On ne peut donc pas mettre cette menace fondamentale au même niveau que l'adversité américaine, en quelque sorte interne, quant à elle, à la civi¬lisation européo-occidentale, donc endogène.

Page 15 :

Nous esquisserons, (…) — non sans avoir fait jus¬tice de la guerre des représentations aux termes de laquelle la notion d'« Occident » est utilisée comme un véritable « leurre civilisation¬nel » servant de cache-sexe à l'hégémonisme américain et à entraîner l'Europe dans des entreprises néo-impérialistes et bellicistes dites « occidentales » mais contraires à ses intérêts vitaux — les contours de la Grande Europe des nations du xxr siècle, la plus évidente et la plus plausible, parce que autant géopolitique que politique — alliant les données de la géographie humaine, les traditions civilisationnelles et la défense des intérêts géostratégiques communs, et donc la seule susceptible de relever les défis et menaces décrits précédemment. La colonne vertébrale stratégique idéale de cette Grande Europe conti¬nentale serait bien évidemment l'axe Paris-Berlin-Moscou, comme l'ont démontré les généraux et stratèges français Pierre-Marie Gallois et Henri Paris, si toutefois l'Allemagne renonçait une fois pour toutes à ses vieux démons pangermaniques et jouait sincèrement le jeu de l'unité européenne. Nous formulerons ainsi quelques propositions, essentielles à nos yeux, visant à promouvoir une pensée géopolitique ainsi qu'une politique de défense européennes réellement autonomes, c'est-à-dire au service d'une Europe ouverte vers le monde slavo¬orthodoxe et résolument indépendante — ce qui ne signifie pas enne¬mie — des États-Unis.

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Ceux qui embrassent la religion de Mahomet sont souvent d'anciens militants d'organisations plus ou moins révolu¬tionnaires d'extrême gauche, à commencer par le célèbre terroriste pro-palestinien Carlos, converti à l'islam dans sa prison, d'où il lance à présent des appels à la révolution islamique « néo-wahhabite » des talibans, ou encore le philosophe communiste Roger Garaudy. Mais. plus surprenant, de plus en plus d'entre eux viennent d'une certaine extrême droite — par déception à l'égard de la passivité des Chrétiens pour les uns, par calcul antisémite pour d'autres — héri¬tière de François Genoux ou René Guénon et de leurs disciples contemporains (Nouvelle Droite « antisioniste », GRECE, etc.). Tel est le cas de l'Italien Claudio Mutti, intellectuel reconnu au sein de la mouvance « néo-païenne » d'Italie du Nord. Aujourd'hui rebaptisé Omar Amin, cet ancien leader du mouvement radical Terza Posizione fait la navette entre l'Iran et le Soudan, traduit des Corans, et est devenu l'une des têtes pensantes de l'islamisme italien. De la mou¬vance d'extrême droite, on peut remarquer également la figure parti¬culière de Tahir de la Nive, Français converti installé à Londres. Vétéran de la guerre d'Afghanistan, ce courageux doctrinaire combattant, très respecté dans certains milieux Skin Head (revue Centurio en France) et de la Nouvelle Droite, dirige aujourd'hui l'Islamic Council for the defence of Europe et prône une sorte de « nationalisme islamique européen ».


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Cette doctrine stratégique « globale 2» des États-Unis apparait ¬clairement dans le nouveau concept américain de « stratégie natio¬nale de sécurité », dont le contenu fut révélé au grand public à l'occasion de la parution, le 8 mars 1992, dans le New York Times, d'une version du « Defence Planning Guidance »' du Pentagone élaboré en liaison avec le Conseil national de sécurité (NSA), plus haute instance américaine de sécurité et de politique internationale. On y apprend que les États-Unis d’Amérique doivent tout faire pour « dissuader d’éventuels rivaux parmi les pays avancés et industrialisés, de défier notre domination, ne serait-ce que d'aspirer à un rôle plus grand à l'échelle mondiale ou régionale (...). La mission des États-Unis sera de s'assu¬rer qu'il ne soit permis à aucune puissance rivale d'émerger en Europe occidentale, en Asie ou sur le territoire de la CEI ». En bref_ il s'agit ni plus ni moins d'empêcher l'Europe et le Japon, « alliés » relativement dociles, ainsi que la Russie, affaiblie, mais encore redou¬tée, de relever la tête et de porter un jour ombrage à l'« hégémonie bienveillante » de Washington, en fait à la formidable machine écono¬mico-commerciale américaine. « La politique étrangère américaine doit se donner pour but de convaincre d'éventuels rivaux qu'ils n'ont pas besoin de jouer un plus grand rôle. Notre statut de superpuis¬sance unique doit être perpétué par une force militaire suffisante pour dissuader n'importe quelle nation ou groupe de nations de défier la suprématie des États-Unis, et de chercher à mettre en cause l'ordre économique et politique établi (...). Nous devons empêcher l'émergence d'un système de sécurité exclusivement européen qui pourrait déstabiliser l'OTAN. En Extrême-Orient, il faut rester atten¬tif aux risques de déstabilisation qui viendraient d'un rôle accru de nos alliés, en particulier du Japon », explique le Defense Planninc Guidance. On constatera qu'il n'y est point fait allusion au rôle de l'ONU ou à quelque forme que ce soit « d'internationalisme collec¬tif » dont les discours officiels américains sont en général remplis. De fait, le rapport « secret » précise plus loin : « Ce qui est important c'est le sentiment que l'ordre international est en fin de compte sou¬tenu par les États-Unis, lesquels doivent être en position d'agir indépendamment lorsqu'une action collective ne peut pas être orchestrée. » On comprend mieux, à la lumière de ces documents stratégiques, pourquoi les États-Unis agissent sous mandat de l'ONU en Irak, lorsque les résolutions des organisations internationales cor¬respondent aux intérêts américains strictement nationaux, mais pas¬sent outre en ex-Yougoslavie, dès lors que l'«internationalisme » ne peut pas être utilisé comme façade « cache-sexe stratégique » du nationalisme géoéconomique américain. Les dirigeants états-uniens n'en continuent pas moins d'affirmer que la « suprématie globale » de leur pays est nécessaire à l'humanité, puisqu'elle est censée « garantir la démocratie et la paix » dans le monde et la « sauvegarde de l'écono-mie de marché ».


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Le président Eisenhower pouvait dire : « Parmi les nations vouées à la justice et à la liberté, le destin nous a assigné le rôle de. diriger les autres 6. » (…) Écoutons plutôt Richard Nixon : « Dieu veut que l'Amérique dirige le monde »

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Le stratège américain Zbigniew Brzezinski, qui a le mérite d'exprimer les choses sans détour, reconnaît lui-même que « la nature cosmopol¬ite de la société américaine a permis aux Etats-Unis d'asseoir plus facilement leur hégémonie dans le monde sans laisser transparaître son caractère strictement national (...). La domination culturelle des États- Unis a jusqu'à présent été un aspect sous-estimé de sa puissance glo-bale. Quoi que l'on pense de ses qualités esthétiques, la culture de masse américaine exerce, sur la jeunesse en particulier, une séduction irrésistible. Les programmes américains alimentent les trois quarts du marché mondial de la télévision et du cinéma. De ces avantages l'Amérique tire un prestige politique et une marge de manoeuvre inégalés3».

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Conscient que la réalité est aux antipodes de ce qu'il est parvenu à inculquer aux opinions occidentales, James Harff raconte : « Il n'a pas été facile de mettre l'opinion juive de notre côté. C'était un sujet difficile et le dossier était dangereux vu de cet angle. En effet, le président Tudjman avait été très maladroit dans son livre La Déroute de la vérité historique [le Président croate affirmait entre autres qu'un million de Juifs au maximum étaient morts pendant l'Holocauste]. À la lecture de ses écrits, on pouvait l'accuser d'antisé¬mitisme. [Tudjman déclara que l'Holocauste n'avait jamais existé.] En Bosnie, la situation n'était pas meilleure : le président Izetbegovic soutint énergiquement la création d'un État islamique fondamenta¬liste dans son livre, La Déclaration islamique (...). Le passé de la Croatie et de la Bosnie avait été marqué par un antisémitisme réel et cruel ". » Précisons d'ailleurs qu'Izetbegovic, adepte du double langage, a appartenu, pendant la Seconde Guerre mondiale, à la divi¬sion SS Handchar... Mais peu importe, précisent les « pro » de la « communication ». Depuis le montage de Timisoara, on sait que des images, « travaillées » manuellement ou par ordinateur, peuvent créer une réalité virtuelle lorsque la réalité effective contredit les impératifs stratégiques du moment... Plus « grand coup » médiatique de toute l'histoire des guerres en Yougoslavie, nous avons fait allusion précé-demment à une photo qui montrait un présumé Bosniaque musulman au profil squelettique derrière les barbelés d'un « camp d'extermina¬tion serbe » à Trnopolje. Une publicité de Médecins du monde ajou-tera sur la photo un mirador à côté des maigres figures de prisonniers « bosniaques » avec pour slogan : « Les nationalistes serbes iront jus¬qu'au bout de leur logique meurtrière. (...) Purification ethnique cela veut dire camps, viols, assassinats, exécutions et déportations en masse de populations non serbes de Bosnie-Herzégovine et de Sarajevo. Médecin du monde a choisi de continuer ses missions (...) mais n'a pas choisi de se taire. » Le journaliste allemand Thomas Deichmann, qui avait décelé des anomalies sur la photo, révéla quelques mois plus tard que l'homme en question n'était pas un Bosno-musulman mais un Serbe de Bosnie, que le camp n'était pas celui de Trnopolje, mais un camp de réfugiés serbes de transit. En réalité, les équipes de journalistes de la chaîne britannique ITN avaient donné l'illusion d'un « camp de concentration » entouré de barbelés, en filmant les réfugiés serbes derrière un terrain clôturé, à Manjaca. En fait, le « camp » en question n'avait jamais été entouré de barbelés, ceux-là ayant été placés autour de l'endroit où se trou¬vaient les journalistes afin de protéger leur matériel contre le vol ! « Ces rectifications et dénégations n'effaceront pas l'image vraie et pourtant mensongère diffusée par ITN " », commente le journaliste Patrick Besson, la terrifiante image demeurant pour beaucoup la preuve de l'existence de « camps de concentration » en Bosnie cin¬quante ans après l'Holocauste. Qu'en dirent les rescapés des camps nazis et les autorités morales réputées les plus qualifiées pour juger l'affaire ? Ils démentirent formellement pour la plupart. Après une visite des camps de prisonniers tenus par les Serbes, Elie Wiesel et Simone Veil déclarèrent publiquement que « ces installations n'ont rien à voir avec Auschwitz ». Quant à Simon Wiesenthal, historien de l'Holocauste, il tint à mettre en garde contre la banalisation du terme « camps de concentration », rappelant que les premiers réfugiés de la guerre furent les 40 000 Serbes fuyant la Croatie après qu'un amende¬ment à la Constitution en ait fait des « sous-citoyens », comme les Juifs et les Tziganes.

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D'un côté, les « Occidentaux » traitent de « nazis » les royalistes tchetniks serbes, qui furent pourtant derrière le général Mikhaïlovic et aux côtés des partisans communistes yougoslaves, les plus féroces résistants au militarisme nazi. De l'autre, les oustachis croates et leurs héritiers directs sont invités à Bonn ou à New York en tant que « nationalistes » luttant contre le totalitarisme de la « Grande Serbie ». Une telle politique de « deux poids deux mesures » et de duperie de l'opinion semble difficilement explicable par le seul argu¬ment de l'ignorance ou de la naïveté. « Celui qui n'est pas capable d'enlever au couteau un enfant du ventre de sa mère ne peut être un bon oustachi 47 », lançait en 1942 à ses troupes Ante Palevic, chef ous¬tachi pro-nazi. Aussi entre 1941 et 1943, Herman Neubacher, envoyé spécial d'Hitler dans les Balkans, signalait au Führer que les oustachis croates avaient tué plus de 700 000 Serbes et déporté près de 300 000 autres, attestant que seuls « 240 000 avaient tout de même pu s'enfuir 48 ». Quant aux 40 000 Juifs de Croatie, ils subirent pour la plupart le sort promis par Palevic et furent assassinés ou déportés. (…)En réalité, ce fut Tudjman, pourtant reçu dans toutes les capitales occidentales, qui permit le renouveau de l'ex¬trême droite en Croatie, qui y fit enterrer avec les honneurs le corps de Palevic et surtout réhabilitera le négationnisme, après avoir per¬sonnellement nié l'Holocauste dans ses discours publics comme dans ses écrits (La Déroute de la vérité historique, Zagreb, 1989).
(...)
Mais voyons également un peu ce qu'il en est du côté des « démo¬crates » bosno-musulmans, eux aussi dépositaires d'un lourd passif collaborationniste. « La seule voie pour la jeunesse musulmane est celle d'Hitler et de Palevic " », expliquait, en 1943, l'un des plus grands chefs religieux bosno-musulman, Muhammad Pacha. Donc, au cours de l'été 1941, des centaines de milliers de Serbes — hommes, femmes, enfants — furent massacrés dans toute la Croatie. On comprend alors peut-être mieux pourquoi, après de tels persécutions subies, et dans le souvenir de cinq siècles d'occupation turco-ottomane, les Serbes de Bosnie ne voulaient pas vivre avec les Croato-musulmans et pourquoi ils revendiquèrent, en vain, leur rattachement à la Serbie, l'équivalent ayant pourtant été accordé aux Croates de Bosnie. Aussi Henry Kissinger alerta-t-il à plusieurs reprises les autorités américaines : « Le comportement des Croates et des Musulmans n'a été en rien moins condamnable que celui des Serbes, sauf qu'il a été excusé par les médias et vu d'un oeil complice par l'administration américaine (...). La tentative d'incorporer la population serbe-bosniaque à la sou¬veraineté de la Bosnie — violant notre principe d'autodétermination — et ignorant la lutte séculaire des Serbes contre la domination musulmane — est le contraire de notre intérêt national ". » La haine antichrétienne et antijuive du président Alija Izetbegovic, telle qu'elle transparaît, tant dans les faits (purification ethnique progres¬sive de la Bosnie) que dans les écrits, n'a pour sa part rien à envier à l'antisémitisme de l'extrême droite croate.

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Izetbegovic. Né en 1925, il s'engage avant la guerre dans les Jeunes musulmans, mouvement fondamentaliste anti-occidental combattant les « dérives modernistes de l'Islam ». Au printemps 1943, le futur président bosniaque dirige les Jeunesses musulmanes pro-nazies de Sarajevo. À ce titre, il reçoit dans la capitale bosniaque Amin al¬Husseini, le grand mufti de Jérusalem, pilier de l'entente islamo-nazie contre les « sionistes » et ami personnel d'Hitler, qui l'accueillera en Allemagne pendant la guerre. Comme les Frères musulmans, il prône le jihad contre les Juifs, la solution finale étant réinterprétée à la lumière du « combat sacré sur le chemin de Dieu » (Jihad Fi Sabil¬Allah). À son appel, vingt mille Musulmans bosniaques s'engagèrent dans la Waffen SS. Aussi Izetbegovic sera-t-il l'un des organisateurs de la fameuse division SS musulmane Handchar (du terme yatagan, ou sabre). Aux côtés de la Handchar seront constituées la division musulmane SS Kama (couteau, poignard), les milices de Nasid Topcic et Hajji Effendic appelés Cadres verts, sévissant en Bosnie orientale, ainsi que la Légion islamique de Huska Milikovic, en Bosnie orien¬tale. Dans son ouvrage La Waffen-SS, l'Américain George H. Stein commente : « Spéculant sur la traditionnelle haine des Musulmans envers les Chrétiens serbes, qui formaient le gros des partisans de Tito, la Waffen-SS put recruter très vite des milliers de jeunes volon¬taires dans ces communautés ". » Aussi les SS musulmans se singula¬risèrent-elles dans le massacre de milliers de Serbes et de Juifs. Après la victoire des Alliés, en 1946, Izetbegovic est condamné à trois ans de prison pour « nationalisme et islamisme » par le pouvoir communiste de Belgrade. La suite est connue. 1970 : première version de sa Déclaration islamique ; 1984 : condamnation à 14 ans de prison (non effectués intégralement) pour « nationalisme musulman visant à faire de la Bosnie un État ethniquement pur » ; 1990: seconde édition de la Déclaration ; 1992-1995 : sécession de la Bosnie, victoire sur les Serbes grâce à l'alliance militaire croato-musulmane, à l'aide « occi¬dentale » et au soutien de l'islamisme mondial. ….

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Pour Aleksander Singer, président de la Fédération des communautés juives de Belgrade, qui perdit 65 membres de sa famille dans l'Holocauste, « ce qui s'est accompli en Bosnie, en Croatie ou au Kosovo, bien qu'horrible, n'est pas un génocide. Il n'y a jamais eu de tentative d'extermination d'une race entière — hommes, femmes et enfants — simplement à cause de leur identité religieuse ou ethnique (...). Bill Clinton et Tony Blair, en comparant les attaques serbes au Kosovo à l'élimination massive perpétrée par les nazis, manipulent aussi les Juifs "

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Écoutons plutôt Alexandre Zinoviev, déclarant aux Serbes, durant la guerre du Kosovo : « Nous avons sauvé l'humanité de la menace la plus terrible : le fascisme. À présent nous sommes attaqués par un nouvel ennemi commun, l'impérialisme américain, qui cherche à dominer le monde. (...)» D'après Zinoviev, l'humanité serait en fait entrée, sous l'influence de l'hégémonie américaine, dans l'« ère post- démocratique », la planète étant devenue « mono-étatique » ou « monopolaire », les Etats-Unis exerçant une hégémonie globale, pour l'heure, incontestée. « Si bien que la démocratie est désormais superflue pour les dirigeants du monde occidental. Bien plus, elle a commencé à les gêner dans leur conquête du pouvoir mondial. » Aussi l'ancien dissident russe n'hésite-t-il pas à affirmer que l'Occident, sorti victorieux de la guerre froide, se dirige « vers un totalitarisme d'un genre particulier (...), belliqueux qui s'avance sous le déguisement de l'humanisme, de la démocratie, de la lutte pour les droits de l'homme, de la justice 41 ».

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Pour le philosophe personnaliste Emmanuel Mounier, c'est la place accordée à la personne humaine, apport majeur du christia¬nisme, grâce au dogme de l'Incarnation, qui caractériserait le plus la civilisation occidentale. À l'époque moderne, la notion d'individu, voisine, mais plus impersonnelle et sécularisée, a pris le relais de la personne, ce qui donna naissance — à la faveur des progrès maté¬riels, du consumérisme et de la défense croissante des libertés et droits particuliers — à l'individualisme occidental, dans ces aspects les plus louables (respect de la liberté individuelle, liberté de conscience, sauvegardes de droits inaliénables, etc.), comme dans ces dérives sociologiquement « pathologiques » (Zinoviev) : individualisme, anar¬chie, perte des repères et de l'esprit civique, déclin de la conscience collective et des valeurs familiales, etc. Après le statut unique de la personne humaine, l'autre grande caractéristique de la civilisation européenne est incontestablement l'universalisme. Cette prétention à l'universalité était déjà annoncée tant dans la pensée philosophique des auteurs grecs ou latins hellénisés que dans la praxis impériale hellénistique (Philippe, Alexandre) et romaine. …

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le démocratisme manichéen, hypocritement mora¬liste et arrogant du président Wilson et de ses héritiers actuels : Madeleine Albright, Zbigniew Brzezinski ou Bill Clinton, a sup¬planté, en tant que référence politique et philosophique, la tradition démocratique européenne fondée sur la coutume et le réformisme, de Tocqueville — déjà conscient des dangers de la démocratie totalitaire américaine — à Raymond Aron, en passant par Jean Jaurès, envers qui ceux qui l'évoquent aujourd'hui sont à peu près aussi fidèles que ceux qui se réclament du général De Gaulle...

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la guerre « occidentale » contre la Serbie a bien montré qu'en dépit de décennies d'idéologie communiste athée et de la baisse généralisée de la pratique religieuse, la religion, en tant que réalité identitaire, culturelle et historique fondatrice, n'a pas cessé de faire sens et d'imprégner profondément les consciences collectives. À n'en point douter, l'édification d'une Europe unie et forte, indépendante de l'Empire thalassocratique américain, passe par une « réconciliation civilisationnelle » entre les « deux poumons de l'Europe », l'occiden¬tal et le post-byzantin.

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Dans son ouvrage Le Grand Échiquier, Zbigniew Brzezinski, qui se plaît souvent à comparer l'Empire américain à Rome, rappelle que l'une des causes majeures de l'effondrement de l'Empire romain, fut— outre la cassure Orient/Occident — « la décadence culturelle, l'hédonisme culturel, qui (...) a sapé la volonté de grandeur de l'élite politique " ». Ainsi l'ancien conseiller de Jimmy Carter explique-t-il que le déclin des empires est pratiquement toujours dû à des causes internes, citant parmi les principales, le « manque de ressort social, la décadence, l'hédonisme (...) provoquant l'effondrement des struc¬tures du pays ». Tout en se félicitant du fait que la culture de masse américaine — « même dans ses aspects les moins sophistiqués (...) et quoi que l'on pense de ses qualités esthétiques — exerce, sur la jeunesse en particulier, une séduction irrésistible », Brzezinski reconnaît lui-même que « la domination américaine sur les communications et les spectacles populaires (...) véhicule un hédonisme superficiel et des styles de vie stéréotypés 12 ». Mais esquivant ainsi le principal talon d'Achille de sa théorie de la supériorité du modèle américain. Zbigniew Brzezinski évite de faire le parallèle entre la décadence morale de Rome et celle des sociétés occidentales contemporaines, elles aussi abreuvées, de manière probablement plus généralisée que Rome encore, au consumérisme passif, à l'hédonisme, et incontestablement menacées, dans leur cohésion et leur pérennité mêmes, par la
les graves pathologies sociales que constituent la dénatalité massive. la perte des valeurs morales et familiales, l'effondrement des références religieuses ou même des valeurs civiques laïques de substitution (Durkheim), bref, la montée générale du nihilisme et d'une mentalité antisociale diffuse, que Gilles Lipovetsky a parfaitement analysé dans son ouvrage L'Ere du vide.

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le sociologue russe Zinoviev déplore qu'à la place des cultures nationales démocratiques, « ravalées à un niveau misérable (...) s'ins¬talle la culture, ou plutôt la pseudoculture de l'occidentisme (...). La masse populaire se voit offrir un succédané de démocratie sous forme de débauche, de laxisme des autorités, de distractions aisément acces¬sibles, d'abandon à soi-même, bref un système de valeurs qui libère l'individu de tout effort personnel et de toute contrainte morale 9 ».