Christine de Pisan

Christine de Pisan

vendredi 25 janvier 2013

Le nouveau numéro de la Revue du CERF est paru.

Le nouveau numéro de la Revue du CERF est paru.

Au sommaire :

Mariage gay = retour du patriarcat + maternité prostituée

 « Boulevard de l’islamisme »

La parole des enfants devenue inaudible depuis Outreau



Le CERF : Pétition : oui au mariage homo, non à la gestation pour autrui                                    

Le CERF : Pourquoi nous n’appelons pas à manifester le 27 janvier                                          


Marina Vlady :   Interview                                                                                                         

Mireille Vallette :
Parcours d’une féministe suisse : « Surtout pas comme maman! »                                            
Interview sur son dernier livre « Boulevard de l’islamisme »                                                        

La Coordination lesbienne en France : La Gestation pour autrui,
progrès ou régression, avancée ou danger, légitimité ou abus ?                                      

Marie-Jo Bonnet :  Libérez la mariée !                                                                                      

« La connectrice » :
Le lobby gay veut imposer le mariage gay par le mensonge au détriment des femmes                  
Quand les femmes riches loueront leur ventre aux femmes pauvres                                            

Anne Zélensky :  Mariage ou PACS ? Les leçons de l’Histoire.                                                  

Jacques Thomet : préambule de son prochain livre «  les Dracula d’Outreau »                            

Alexandre Del Valle : Turquie : Des droits de l’Homme au Droit des Femmes                             

Jean-Marie Michel : Je me prénomme Jean-Marie, je suis un homme de 32 ans                          
qui milite pour l'abolition de la prostitution.




























Pétition :



Pour commander : envoyer un courrier au CERF c/o Planning Familial, 4 sqaure Sainte Irénée, 75011 PARIS  avec vos noms et adresse, et un chèque de 8.85 € à l'ordre du CERF pour un envoi en France.

Revue du CERF : interview de Marina Vlady






Marina Vlady

Actrice
Signataire du Manifeste des 343



Interview



CERF :  Vous êtes connue comme signataire du manifeste des 343 femmes affirmant avoir avorté,  (publié par le Nouvel Observateur en 1971), vous avez  joué dans le film « Victoire ou la douleur des femmes » (sur le combat pour l’avortement et la contraception- [1]) et dans le film « Tous les papas … » (sur l’homoparentalité - [2]) : vous considérez vous comme féministe et quel sens donnez- vous à ce mot ?

Marina Vlady :  Je suis féministe bien entendu, ma mère l’était. Les féministes sont celles qui ont lutté pour que les femmes aient les droits que nous avons aujourd’hui.

CERF :
Que pensez- vous des mouvements féministes actuels si vous les suivez ?

Marina Vlady :  Je ne participe plus à des mouvements militants, sauf ceux pour les sans-papiers et les sans-toit.

CERF : Que pensez- vous de la situation actuelle des femmes par rapport au droit à la contraception, à l’avortement, et plus généralement, à la liberté dans la vie affective et sexuelle ? Vous avez été mariée très jeune : que pensez- vous aujourd’hui du mariage et de la critique féministe du mariage ?

Marina Vlady : Les libertés se rétrécissent aujourd’hui.   Les jeunes gens n’ont pas compris qu’il  faut se battre, toujours, pour tous les droits. Rien n’est acquis.
Le mariage, s’il est une fin en soi, pour se faire entretenir, n’est à mon avis pas une bonne chose, mais on peut rêver d’être avec quelqu’un pour toute la vie et d’avoir des enfants ensemble.  Ma mère ne voulait pas que je me marie si jeune et que j’ai des enfants si tôt. Mais à 17 ans j’étais naïve : je rêvais d’une grande famille théâtrale, avec des enfants vivant dans l’art du  théâtre …
  
CERF : Avez-vous une opinion sur le mariage homosexuel et les questions liées : accès aux « PMA » (don de sperme) pour les femmes, aux mères porteuses pour les hommes ?

Marina Vlady : Le mariage est une bataille des homosexuels pour obtenir des droits, plus, je pense,  qu’une envie de se marier.  Concernant les mères porteuses, je trouve épouvantable de vendre ainsi son corps parce que l’on est pauvre. A part des cas très particuliers comme l’aide d’une mère pour sa fille. Car l’enfant porté ressent ce que ressent sa mère, vit avec elle, la mère elle aussi… Oui, je dis que c’est épouvantable.  Concernant les femmes qui élèvent des enfants seules, je me pose des questions. J’ai voulu jouer dans le film « Tous les papas … » parce qu’il montre les questions que l’enfant se pose et qu’il pose : «  D’où je viens ? » : dans ce film l’enfant obtient des réponses … Je pense indispensable que rien ne soit caché à l’enfant au sujet de  sa naissance.

CERF :  Partagiez- vous l’opinion de Léon Schwarzenberg au sujet de l’euthanasie : quelle est votre opinion sur les choix de fin de vie ?

Marina Vlady : Je suis tout à fait pour la possibilité de choisir sa mort, comme on l’entend soi-même, - bien sûr il ne s’agit pas de faire de l’euthanasie une règle imposée-. Mais il est vrai que cette possibilité pose un gros problème au niveau de la loi.

CERF : Quand vous étiez en Russie, qu’avez-vous vu de la situation des femmes russes et des homosexuels, et comment la voyez- vous aujourd’hui ?
 
Marina Vlady :  Je ne vis plus en Russie, je ne peux vous répondre que pour les années où j’y ai vécu. La situation des femmes était grave car la contraception n’existait  pratiquement pas. Les femmes avortaient à répétition, plusieurs fois dans leur vie, ce qui est très traumatisant.

CERF : Traumatisant ?

Marina Vlady : Oui, l’avortement est traumatisant :  s’apercevoir que l’on est enceinte alors que l’on ne s’y attends pas est traumatisant, et à moins de ne pas être consciente de ce que l’on a dans le ventre, l’avortement n’est pas une partie de plaisir …  A notre époque, c’était très difficile, avorter clandestinement était terrible.  Quand nous luttions en France pour le droit à la contraception et à l’IVG, nous luttions avant tout pour la contraception, l’avortement devait être la dernière des solutions, mais nous luttions pour sa permission.
Quant à l’homosexualité en URSS,  elle était interdite, totalement prohibée, mais la question ne se posait pas dans notre milieu d’artistes,  où les homosexuels étaient acceptés. J’ai appris avec tristesse qu’aujourd’hui en Russie une loi qui laissera le champs libre à une nouvelle répression des homosexuels a été votée ou est le sur point de l’être.

CERF :   Si vous avez un message, un enseignement à donner aux jeunes filles, aux jeunes femmes d’aujourd’hui,  quel serait- il ?

Marina Vlady : D’être indépendante, de travailler, d’être libre.  Aujourd’hui ce n’est pas facile car il n’y a pas beaucoup de travail pour les jeunes …

CERF :  Et à un jeune homme ?
Marina Vlady : Je dirais la même chose : être indépendant et libre.

CERF :  Si vous aviez l’occasion de parler à une jeune fille voilée, soit venue de famille musulmane soit convertie : que lui diriez- vous ?

Marina Vlady :  Je suis contre le fait de vivre complétement cachée :  visage, mains … C’est une négation de la liberté d’un être humain,  ce doit être angoissant pour elles.  Le fichu est moins grave. Mais est- ce une façon de manifester son appartenance à une communauté ?  Pour les adultes, le choix de l’austérité, le choix que font aussi bonnes sœurs et curés de se sacrifier tout à fait, de se dédier à sa foi est une question de liberté d’opinion très personnelle.   Par contre il est affreux d’entrainer des gosses là-dedans …  

CERF :  Le philosophe Michel Onfray explique  dans une interview sur l’hédonisme , que dans la vie de couple, tout le monde trompe tout le monde, que pour éviter de faire souffrir l’autre il ne faut pas suivre le modèle de transparence de Sartre et Beauvoir mais au contraire cacher ses autres relations : que pensez- vous de cette théorie ?

Marina Vlady : Je lui laisse cette opinion. On peut très bien vivre ensemble sans mensonge. J’ai partagé la vie de Léon Schwarzenberg pendant 23 ans, dans une grande harmonie, c’était transparent et beau. Peut-être  ai-je eu la chance de rencontrer un homme comme lui …

CERF : Quels sont pour vous les engagements les plus importants à prendre aujourd’hui, les problèmes les plus importants pour lesquels les citoyen-nes doivent se mobiliser ?

Marina Vlady : Mon père, qui venait de Russie, s’est engagé volontaire en 1915 comme pilote dans l’armée française pour défendre la liberté, l’égalité et la fraternité !  Pour moi nous devons continuer à défendre :  la liberté, l’égalité et la fraternité !

CERF : Vous avez incarné « La princesse de Clèves » dans le film de Jean Delannoy : qu’avez-vous pensé de la mobilisation pour ce roman, lorsque Nicolas Sarkozy en avait critiqué l’enseignement ? La culture est-elle à votre avis menacée par la loi du marché ou autre, et si oui, à votre avis : que faire ?

Marina Vlady :  Il a fait la meilleure publicité qui soit pour ce merveilleux livre !  Il y a eu de nombreuses lectures publiques,  il n’y a pas très longtemps, j’en ai  moi-même fait une en province. La culture est une des choses les plus importantes, or le Gouvernement baisse de moitié son budget, des compagnies de théatre sont réduites au silence. Que faire ? Il faut plus d’argent pour la culture !

CERF : Quel film russe ou français avez-vous aimé récemment ?

Marina Vlady : Le film « Amour », avec deux comédiens formidables de délicatesse et de modestie. L’histoire d’un couple de 80 ans, qui a eu une vie magnifique. La femme a une attaque cérébrale et perd peu à peu ses facultés, son mari l’accompagne jusqu’au bout…

CERF :  Avez –vous été -ou êtes- vous- croyante ou athée ? Pourriez-vous définir votre idéal, votre vision «  morale », votre vision du sens de la vie ?  Certains religieux reprochent aux humanistes un « vide » moral ou éthique : qu’en pensez- vous ?

Marina Vlady : Je n’ai jamais été croyante aussi loin que je me souvienne. Le reproche fait par ces religieux est tout à fait faux, c’est même le contraire qui est vrai. On  peut être athée et avoir une très forte éthique, une grande morale, donner toute sa place à l’humain, avoir un plus grand respect des autres : on ne considère pas que ceux qui ne croient pas sont maudits ...  Je déteste dans les religions le côté vindicatif, ce Dieu qui donne des ordres et punit. Au contraire, ne pas  croire oblige à avoir une morale encore plus rigoureuse,  puisque l’on est son propre maître.   J’ai trop d’amour pour la vie, pour les humains, pour les animaux, pour ne pas les respecter : je suis une amoureuse de la vie !
En vérité il n’est pas très simple de ne pas croire en Dieu, avoir la foi en un au-delà, se dire que l’on va retrouver des êtres chers est plus simple que de croire qu’il n’y a rien …

CERF : A quand votre retour sur scène ? Et  vos autres projets ?

Marina Vlady :   Vous me verrez en février sur France 2 dans le film « Trois femmes en colère » de Christian Faure , tiré d’un roman de Benoîlte Groult..  Je jouerai prochainement dans une pièce mise en scène par Marcel Maréchal : « Le Cavalier seul » de Jacques Audiberti. J’écris actuellement un portrait de la cinéaste Catherine Binet, compagne de Georges Perec. Catherine Binet a tourné en 1981 «  les Jeux de la Comtesse Dolingen von Gratz » où j’interprétais un  rôle.  Le livre paraitra en mai chez Fayard,   sous le titre : « Je me souviens de Catherine B. »



[1] -Réalisé par Nadine Trintignant en 1999
[2] - « Tous les papas ne font pas pipi debout » réalisé par Dominique Baron en 1998.

Revue du CERF : interview de Mireille Vallette




Interview de Mireille Vallette

CERF :   Pouvez-vous décrire votre parcours de militante, à la fois féministe et socialiste : pourquoi ces engagements, quelle conception du féminisme et du socialisme sont les votre, et quelle a été votre activité militante ?

Mireille Vallette :  Je suis d’abord féministe, j’ai participé au mouvement de libération des années 70 et cette grille d’analyse ne m’a plus quittée. J’ai travaillé à un petit magazine d’extrême gauche, puis j’ai été journaliste, notamment à la Tribune de Genève, durant 15 ans, ce qui excluait pour moi tout engagement militant, C’est au moment où j’ai été engagée comme responsable d’un dispositif de réinsertion pour chômeurs que je me suis inscrite au PS. C’était en 1995.  Ensuite,  entre 2000 et 2011,  j’ai été chargée de communication dans une institution sociale. En 2009, j’ai publié « Islamophobie ou légitime défiance ? » où mon point de vue féministe et mes valeurs humanistes sont clairement affirmées. J’ai démissionné tout récemment du Parti socialiste vu sa totale imperméabilité à la problématique de l’intégrisme musulman et son refus du débat.

CERF :   De quelles féministes vous sentez proche aujourd’hui ?

Mireille Vallette :  Celles qui sont conscientes du danger islamiste et dénoncent le fait que les démocraties ne se défendent pas contre ce danger : Necla Kelek, Djemila Benhabib, WafaSultan, Anne Zelensky, etc. et en Suisse Saïda Keller Messahli.

CERF :   A quel public votre livre s’adresse-t-il plus particulièrement, et dans quel objectif l’avez-vous écrit ?

Mireille Vallette :  Pour moi, ce livre est un instrument de combat. Je pense que la cible idéale, ce sont des personnes qui sont conscientes du danger islamiste et sont à la recherche d’arguments. Mais je dois reconnaître que ce sont surtout les sites fréquentés par des convaincus qui en parlent et des gens convaincus et souvent bien informés qui le lisent.  En Suisse, il est très peu visible dans nos librairies.

CERF :   Pourquoi avoir changé d’éditeur par rapport à votre premier livre, « Islamophobie et légitime défiance? »

Mireille Vallette :  Parce que le premier éditeur, Favre,  a refusé. Voici son explication, parue dans un article du Temps du 10 octobre. Il estime que le contenu n’était pas assez nouveau, et craignait des agressions : «  Entre le courage de notre maison d’édition et la responsabilité que j’ai de penser à la sécurité de ceux qui y travaillent, il faut parfois faire des arbitrages.»
  
CERF :   Comment expliquez- vous le silence  de la majorité des féministes et des socialistes face aux remises en cause des droits des femmes et aux autres régressions de l’islam ?

Mireille Vallette :  Je ne me l’explique pas complètement, mais il est clair que le fait que les musulmans soient des immigrés, descendants ou nouveaux, joue un rôle important. Les immigrés ont remplacé les prolétaires d’antan dans l’imaginaire de gauche, on veut les voir comme des gens discriminés et victimes, jamais coupables. Quant aux féministes, elles ont toujours été de gauche et préfèrent détourner la tête de cette problématique gênante. Mais tout de même : je ne comprends pas vraiment.

CERF :   Et le silence de la presse ?

Mireille Vallette :  Elle est aussi de gauche ou centre gauche et ne peut imaginer qu’une partie de la population  déteste notre société et travaille à la remplacer par l’islam. Elle veut croire que le foulard est un simple signe religieux et pas un symbole discriminatoire. Elle fait ainsi des interviews extraordinairement complaisantes. Et peut-être la paresse intellectuelle empêche-t-elle les journalistes de chercher quelles sont les textes sur lesquels reposent les convictions et pratiques archaïques de l’islam d’aujourd’hui. Je suis frappée de voir à quel point leurs interlocuteurs peuvent leur faire gober les plus grosses sornettes. Un exemple récent d’une personnalité musulmane : « Il n’y a rien dans l’islam qui autorise à frapper une femme ! »

CERF :   Les féministes avaient demandé, à cause des violences conjugales à faire reconnaitre que « le privé est politique », c’est-à-dire que la femme n’est pas une propriété privée de l’homme, que la société doit poser des normes, et donc prendre un parti politique (et « moral ») sur ce qui se passe dans le privé entre hommes et femmes. Aujourd’hui, cette revendication semble remise en cause au nom de l’égalité et la liberté religieuse, invoquée pour exiger violence conjugale, excision etc.  Contre cette remise en cause, quelle devrait être l’argumentaire féministe selon vous ?

Mireille Vallette :  Joker !  Je ne connais personne qui exige de pratiquer la violence conjugale ou l’excision hors quelques fanatiques, mais qui le diront rarement ouvertement. . En tout cas, personne des vraies ou fausses féministes ne l’admet. Il s’agit plutôt de contester telle ou telle condamnation d’un tribunal au nom de la relativité culturelle, mais la violence…

CERF :   A votre avis, la violence envers une catégorie de personnes, est-elle une question de conditions économiques, de niveau social ou de vision de l’autre, de conception des droits et devoirs de chacun et chacune ?

Mireille Vallette :  En ce qui concerne l’islam, je pense que cette violence est due en bonne partie à une lecture littérale des textes, d’autant plus dangereuse que les musulmans aujourd’hui sont convaincus que le Coran est écrit par Dieu lui-même, sans intermédiaire, et ne peut en conséquence ni être modifié, ni même interprété. L’Arabie saoudite et les Etats du Golfe, où les femmes de même que la main d’œuvre immigrée sont traitées presque comme des esclaves montrent à quel point la richesse n’entraîne pas automatiquement l’ouverture et le progrès. Les auteurs d’attentats terroristes sont d’ailleurs le plus souvent parfaitement intégrés. Je pense que la vision marxiste de la condition socio-économique comme source des comportements est obsolète en ce qui concerne le radicalisme musulman.

CERF :   Vos livres m’ont fait penser aux « Chroniques des événements en cours » les samizdat soviétiques » … car ce que vous écrivez est en même temps condamné par nombre de magistrats et autorités   « http://bibliophilieemigrationrusse.blogspirit.com/archive/2006/11/27/chronique-des-evenements-en-cours-samizdat-sovietique.html: est ce qu’il y a pour vous un risque d’instauration d’un totalitarisme ou bien est ce que nous risquerions juste une augmentation de l’insécurité, autrement dit, sommes-nous face à un risque de révolution théocratique ou est-ce fantasme et s’agit il juste de faits divers  ?

Mireille Vallette :  « Boulevard de l’islamisme » montre l’avancée du radicalisme islamique. S’il vainc, il conduira inéluctablement au totalitarisme.  L’islam réactionnaire et intolérant s’est déjà imposé dans de nombreux secteurs de la société : entreprises, écoles, hôpitaux, politique…  Ni les mouvements musulmans qui se disent pacifiques et intégrés, ni nos autorités ne combattent cette emprise croissante du religieux sur le séculier. Et une grande partie de l’élite ferme résolument les yeux. 

CERF :    Vous titrez votre livre en parlant de « radicalisme », et vous citez Chadortt Djavann qui elle parle de « Totalitarisme islamique » : quelle distinction faite vous entre les deux termes ?

Mireille Vallette :  Aucune, j’utilise aussi l’expression totalitarisme islamique. Les radicaux sotn ceux qui l’instaurent.

CERF :   Vous parlez de certains intellectuels européens comme des alliés de ce radicalisme, vous employez même  le terme de « collaboration » à propos d’Amnesty international : cette terminologie n’est elle pas exagérée ?

Mireille Vallette :  Amnesty International joue un jeu étrange. Elle est extraordinairement offensive pour imposer des protections aux revendications sexistes, telles que port du foulard dans les entreprises, et lutte contre toute interdiction du niqab. Elle réclame des droits supplémentaires pour cette population musulmane, et ne critique pas ses idées intolérantes et ségrégationnistes. Amnesty est clairement un compagnon de route de l’islamisation de nos sociétés, comme bien d’autres ONG.

CERF :   Vous montrez quantité d’actes et de décisions de soumission aux normes islamiques dans nos sociétés. Pourquoi aborder la question de l’islam sous cet angle principalement factuel ?

Mireille Vallette :  Parce que c’est un exercice nécessaire. Beaucoup de livres développent d’autre aspects, historiques, idéologiques, centrés sur tel ou tel pays. Chacun apporte sa pierre au service de cette cause majeure qu’est la défense de la démocratie. Moi, j’ai un esprit très journalistique, j’aime les faits, et c’est cette compétence que j’utilise pour alerter sur le danger qui nous guette.

CERF :   Vous donnez de nombreux exemples de juges et intellectuels européens qui font prévaloir sur nos droits les plus fondamentaux les règles de l’islam. Pouvez vous nous donner un exemple qui vous a particulièrement frappée?

Mireille Vallette :  J’en donnerai deux. Celui de l’autrichienne Elisabeth Sabaaditsch-Wolf, qui a été condamnée pour avoir « dénigré une croyance », comme l’autorise la législation du pays. Et celui de ce juge américain musulman qui relaxe l’agresseur, musulman lui aussi, d’un homme qui s’était déguisé en Mahomet pour Halloween. Non seulement le juge ne condamne pas, mais il fait tout un sermon à la victime sur le merveilleux islam qu’elle a méprisé ainsi. Il se trouve que ce déguisé a enregistré le sermon et l’a diffusé sur Internet.

CERF :   Vous citez aussi des affaires judiciaires, dans lesquels des musulmans qui enseignent des préceptes coraniques qui ne respectent pas notre législation humaniste ont été absous. Pensez-vous qu’il serait nécessaire d’édicter des lois plus dures ou  est ce l’application du droit commun qu’il faut interpréter plus rigoureusement?

Mireille Vallette :  Selon moi, si les élites, les partis progressistes, les médias disaient clairement : le foulard, les cours de natation non mixtes, etc. sont des revendications sexistes, la demande de cimetières ou d’écoles musulmans des demandes régressives, ce serait déjà un très grand pas. Probablement qu’un durcissement des législations serait aussi bénéfique, mais il faudrait étudier cela de près avec des juristes.

CERF :   Vous parlez de la manière dont on utilise l’étiquette « extrême-droite » pour empêcher tout débat et ostraciser les critiques de l’islam et des musulmans intégristes. Pouvez-vous préciser ?

Mireille Vallette :  Je viens d’en faire l’expérience à Genève à propos de ce livre, d’une part dans un quotidien de gauche, d’autre part dans le journal du Parti socialiste genevois. Des tribunes libres me taxaient de raciste, fasciste, sectaire, haineuse,  et aussi de « soi-disant féministe ». Ni l’un, ni l’autre de ces organes n’a accepté que je réponde.  On m’avait collé l’étiquette, le débat était clos. On n’allait tout de même pas donner là parole à un suppôt d’extrême droite ! En France, le troupeau  médiatique est unanime à pratiquer cette tactique.

CERF :   Vous citez des cas de musulmans aux propos sexistes ou homophobes qui continuent à être considérés comme des interlocuteurs légitimes par les autorités. N’y a-t-il pas parallèlement une tendance à l’exclusion, notamment professionnelle, d’hommes ou de femmes non féministes ou « LGBT », opposés au droit à l’avortement, au PACS, au mariage et à l’adoption homosexuels ?

Mireille Vallette :  De manière générale, une partie de la société, notamment de gauche, s’est arrogée l’exclusivité de dire la morale et le progrès. Seule ses convictions sont acceptables, et elle devient extrêmement intolérante, exprimant souvent avec la complicité des journalistes, des jugements sans appel, pour empêcher l’expression des convictions contraires.  On l’a vu lors  de la manif catholique contre le mariage et l’adoption gays à Paris où des manifestants attaqués par  des femmes demi-nue et hystériques sont devenus dans toute la presse les agresseurs.  Professionnellement, je pense aussi qu’il devient de plus en plus difficile d’être engagé dans une administration ou une université en ayant publiquement défendu certaines convictions. Ça me paraît faire partie de cette avancée du totalitarisme.

CERF :   Des journalistes ont révélé dans des articles le nom de personnes qui écrivaient sur l’islam sous pseudonyme :  quel jugement portez vous, en tant que journaliste et socialiste/féministe sur de telles actions 

Mireille Vallette :  Ce genre d’actes est indigne et immoral, et plus encore si l’on considère la conjoncture que je décris dans la réponse précédente. On met ainsi en danger des personnes qui peuvent voir toute leur vie professionnelle, voir personnelle, gâchée.

CERF :   Quelle évolution constatez vous entre la situation telle que vous l’aviez décrite dans votre précédent livre, et la situation actuelle ?

Mireille Vallette :  C’est simple: tout s’aggrave…

CERF :   Quelles particularités présente la Suisse par rapport par rapport aux musulmans radicaux ?

Mireille Vallette :  La Suisse n’a pas de ghetto, une bonne partie de sa population musulmane est une immigration de travail et les plus nombreux, les albanophones, ne sont pas très pratiquants, ni fondamentalistes. Mais ces derniers ne s’expriment pas publiquement. J’ai montré dans mon premier livre, après analyse d’une centaine d’interventions dans les médias, que tous les responsables, imams et porte-paroles qui s’expriment dans l’espace public sont intégristes, bien qu’ils tentent de faire croire le contraire.  Et ce sont eux qui orientent ce qui est enseigné dans les mosquées : détestation de l’Occident et de ses mœurs, apartheid sexuel, séparation des musulmans du reste de la population, emprise de l’islam dans l’espace public, etc. Depuis mon premier livre, nous avons vu l’apparition du Conseil central islamique de Nicolas Blancho, particulièrement radical. Les autres guides religieux ne montrent pas une tendance au progrès.



Revue du CERF : nouveau numéro paru

Le nouveau numéro de la Revue du CERF est paru.

Au sommaire :

Mariage gay = retour du patriarcat + maternité prostituée

 « Boulevard de l’islamisme »

La parole des enfants devenue inaudible depuis Outreau



Le CERF : Pétition : oui au mariage homo, non à la gestation pour autrui                                    

Le CERF : Pourquoi nous n’appelons pas à manifester le 27 janvier                                          


Marina Vlady :   Interview                                                                                                         

Mireille Vallette :
Parcours d’une féministe suisse : « Surtout pas comme maman! »                                            
Interview sur son dernier livre « Boulevard de l’islamisme »                                                        

La Coordination lesbienne en France : La Gestation pour autrui,
progrès ou régression, avancée ou danger, légitimité ou abus ?                                      

Marie-Jo Bonnet :  Libérez la mariée !                                                                                      

« La connectrice » :
Le lobby gay veut imposer le mariage gay par le mensonge au détriment des femmes                  
Quand les femmes riches loueront leur ventre aux femmes pauvres                                            

Anne Zélensky :  Mariage ou PACS ? Les leçons de l’Histoire.                                                  

Jacques Thomet : préambule de son prochain livre «  les Dracula d’Outreau »                            

Alexandre Del Valle : Turquie : Des droits de l’Homme au Droit des Femmes                             

Jean-Marie Michel : Je me prénomme Jean-Marie, je suis un homme de 32 ans                          
qui milite pour l'abolition de la prostitution.




























Pétition :



Pour commander : envoyer un courrier au CERF c/o Planning Familial, 4 sqaure Sainte Irénée, 75011 PARIS  avec vos noms et adresse, et un chèque de 8.85 € à l'ordre du CERF pour un envoi en France.

lundi 21 janvier 2013

Mères porteuses et théorie du genre poussée à l'extrême

Soulignant l'importantce du corps et des échanges mère-enfant durant la grossesse et dénonçant la marchandisation,  la philosophe Sylviane Agacinsky s'oppose, ainsi que René Frydman, au point de vue de la juriste Marcelle Jacub qui dénonce "l'empire des ventres".
Jacub explique  : " Imaginons qu'on institue la filiation en fonction de la volonté, ce n'est pas que tout le monde fera des enfants n'importe comment, c'est que le corps deviendra seulement le moyen de la reproduction et non plus la source du lien de filiation lui-même. L'accouchement doit demeurer un moyen, comme tous les événements naturels doivent être subordonnés à la volonté et à la liberté." 
et de continuer : " Il y a une autre manière de penser le féminisme.De manière indifférentialiste. Les hommes et les femmes doivent avoir les mêmes droits dans les domaines de la filiation et de la reproduction. Il ne faut plus que les femmes aient le choix entre vie professionnelle et vie reproductive, c'est ce choix qui les détruit. Il faut qu'elles comprennent que la première chose à faire est être économiquement autonomes, ne plus dépendre des hommes. Il faut que l'Etat prenne en charge d'une manière plus importante le soin des petits-enfants, qu'on n'octroie plus des prestations compensatoires en cas de divorce. Le fait que ce soient les hommes qui compensent l'investissement familial des femmes me semble la meilleure manière de les laisser dans ce rôle de reproductrices, de ne pas les pousser à être autonomes."
Elle rêve d'abolir la grossesse (comme Elisabeth Badinter rêve de la transférer aux hommes .) :" On pense qu'on ne peut pas aimer un enfant qui n'est pas passé par un corps, c'est faire peu de cas de la paternité ! L'ectogénése fait de la gestation une technique, de même que la gestation pour autrui. On pourrait au contraire enfin débarrasser les femmes de cette charge. D'autres problèmes comme l'avortement seraient dédramatisés car il est toujours plus facile d'avorter une machine qu'une femme. Cela instituerait aussi un rapport symétrique à l'enfant entre l'homme et la femme... "

Autrement dit :  il suffit de considérer que les êtres humains seraient des poissons, des ovipares, pour régler toutes les questions d'égalité hommes-femmes : filiation, autonomie .. Que n'y avions nous songé avant ! Les dinosaures, voilà le progrès !


Femmes entre sexe et genre de Sylviane Agacinsk i
Femmes entre sexe et genre de Sylviane Agacinski par BibToulouse Le drame des sexes de Sylviane Agacinsky
A lire : Le drame des sexes de Sylviane Agacinsky par teletoulouse-wizdeo Repenser la différence des sexes - Séminaire de la RDJ
Repenser la différence des sexes - Séminaire de... par laregledujeu


http://www.lexpress.fr/culture/livre/faut-il-accoucher-pour-etre-mere_819951.html



ENTRETIEN Faut-il accoucher pour être mère? Par Jacqueline Remy (L'Express), publié le 04/10/2004 Procréation médicalement assistée, accouchement sous X, adoption, homoparentalité... La juriste Marcela Iacub, auteur de L'Empire du ventre(Fayard), s'attaque aux idées reçues et défend une maternité fondée sur la volonté. Attention aux excès! prévient le Pr René Frydman, l'un des pères de la fécondation in vitro • •

Mères porteuses : débat : Sylviane Agacinski et François Olivennes





Sylviane Agacinski, philosophe et de François Olivennes, gynécologue 





obstétricien.








Sylviane Agacinski par franceinter
France Inter - Sylviane Agacinski par franceinter